Midis de l'ARES

L'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) organise le 12 novembre prochain, un Midi de l'ARES sur le thème du développement durable « Quelles approches de l’innovation enseigner pour préparer à la transition écologique et sociale ? »

Parmi les appels à la transition écologique et sociale ou la lutte contre les changements climatiques se cache une diversité d’approches et de croyances sur les chemins à privilégier pour y parvenir. Depuis la révolution industrielle jusqu’à nos jours, la confiance dans le progrès technologique comme moteur de résolution des crises est à la base d’approches dites technocentrées dans lesquelles l’innovation technologique est perçue comme le principal levier pour résoudre les « crises » environnementales. Cependant, ces approches font l’objet de critiques croissantes, pas seulement en matière d’efficacité environnementale ou d’effet rebond, mais plus fondamentalement sur leur vision réductionniste des enjeux, leur portée non-transformative et leurs impacts en termes de justice sociale. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra trouver de nouvelles façons de faire, innover (ou exnover) pour transformer nos modes de vie et accompagner les changements.

La question se pose alors dans l’enseignement supérieur : comment outiller le monde estudiantin à devenir les actrices et acteurs du changement nécessaire ? Quelles approches de l’innovation enseigner pour préparer aux enjeux de la transition écologique et sociale ?

Ce Midi de l'ARES s'axera autour de trois exposés :

• la réflexion critique et éthique dans le secteur des Sciences et Technologies, via l'expérience du cours-projet IngénieuxSud, mis en place par l’UCLouvain et l’ONG Louvain Coopération ;
• la formation de Designers d’Innovation Sociale, capables de mêler leurs compétences créatives et artistiques aux expertises techniques, scientifiques et de terrain pour aborder de manière collaborative et concrète les grands enjeux de transition, dans le cadre du Master en Design d'Innovation Sociale (ESA Saint-Luc Bruxelles) ;
• la présentation du concept d'exnovation, contrepartie souvent négligée de l'innovation, tel qu'élaboré dans le projet de recherche GOSETE (ULB, VUB), ainsi que des pistes d'application de ce concept dans l’enseignement.

Venez participer au débat lors de ce Midi de l'ARES du 12 novembre prochain, soit dans les locaux de l'ARES, soit en live streaming sur notre chaine YouTube.

« Quelles approches de l’innovation enseigner pour préparer à la transition écologique et sociale ? »

ARES · Mardi 12 novembre 2024

Inscription

OÙ ?

• En présentiel à l'ARES : rue Royale 180 à 1000 Bruxelles (5^e étage)
• En live streaming sur la chaine YouTube de l'ARES

QUAND ?

Mardi 12 novembre 2024, dès 11h30 et jusqu'à 14h00

• 11h30 : accueil des participant·es – sandwiches lunch
• 12h05-12h10 : mot d'introduction
• 12h10-12h30 : intervention de Jean-Pierre Raskin
• 12h30-12h50 : intervention de Pierre Echard et/ou Olivier Gilson
• 12h50-13h10 : intervention de Solène Sureau

QUI ? 

• Nathalie PIPART est chargée de projet Développement durable à l'ARES.

Intervenant·es

• Jean-Pierre RASKIN est professeur ordinaire à l'École Polytechnique de Louvain, UCLouvain, depuis janvier 2000, et responsable d’une équipe de 30 chercheurs et chercheuses dans le domaine de la micro et nanoélectronique pour les communications haute fréquence. Il dirige une Chaire d'Excellence en éco-innovation au CEA-Leti depuis janvier 2024.
  
  À propos de son intervention : « Dans les deux premières années de la formation des ingénieurs, on observe une faible attention portée à la réflexion sur les impacts sociaux des technologies, les controverses scientifiques et la question des motivations. Cela peut renforcer l’idée chez les étudiant·es que faire du bon travail d’ingénieur exige exclusivement l’acquisition d’un bon niveau de connaissances disciplinaires. Par le biais des techniques qu’il conçoit et implémente, il intervient dans la société et transforme les rapports sociaux. En intervenant dans ces cursus, les acteurs et actrices de l’Éducation à la Citoyenneté Mondiale permettent, entre autres, d’interroger le rôle des techniques dans la création et le renforcement des (in)égalités sociales et de leurs impacts environnementaux. »
  
  
• Olivier GILSON, en tant que designer, s’est rapidement interrogé sur le rôle que pouvait jouer le design dans l’évolution de la société.  Après avoir dirigé pendant de nombreuses années le Laboratoire de Design d’Innovation Sociale du MAD Brussels, Olivier a décidé en 2020 de se consacrer entièrement à l’enseignement et la recherche, en co-fondant le Master en Design d’Innovation Sociale à l’École Supérieure des Arts Saint Luc à Bruxelles (MDIS, 2019) et de son centre de recherche associé (RDIS, 2022). Il confère au design le rôle d’activateur de l’innovation au service du bien collectif, une approche créative et itérative, complémentaire aux expertises spécifiques. 
• Pierre ECHARD a entamé sa carrière dans la coopération au développement, menant pendant plus de 20 ans des projets au sein d’ONG, des Nations unies et de fondations en Afrique, Amérique latine et Europe. Soif d’une aspiration à plus de créativité, d'innovation, et d'intelligence collective pour la transition, il s’est rapproché de la pratique du design pour co-fonder en 2020 le Master en design d'innovation sociale MDIS à l'École Supérieure des Arts Saint-Luc Bruxelles et son Centre de recherche associé RDIS. Pierre est titulaire d'un bachelier en sociologie rurale (Cornell University, USA, 1992) et d'un master en gestion (ESSEC, France, 1994).
  
  À propos de leur intervention (PE et OG) : « Notre vision de l'innovation sociale dans l'enseignement supérieur artistique. Face à une société en pleine mutation et des enjeux sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus pressants et complexes, il est urgent d’innover dans notre manière d’aborder ces problématiques en pensant l’innovation comme une convergence de savoirs et de compétences issus de disciplines académiques et de terrains trop souvent dissociés. Ces enjeux sont le plus souvent abordés par des approches techniquement réalisables et économiquement viables, et nous pensons fermement que les métiers créatifs ont un rôle complémentaire essentiel à jouer pour les rendre aussi humainement désirables, afin de changer durablement les comportements. À cet effet, le Master en Design d’Innovation Sociale de l’ESA Saint-Luc Bruxelles accueille des étudiant·es de différentes formations en arts plastiques, visuels et de l’espace désireux. En équipes pluridisciplinaires, les étudiant·es travaillent sur des projets réels avec des partenaires et expert·es de terrain (associations, pouvoirs publics, etc.), qui sont à la recherche de réponses innovantes et créatives aux enjeux qui les animent. »
  
  
• Solène SUREAU est chercheuse et titulaire de la chaire en économie sociale de l’ULB (CEESE/ULB). Économiste de formation principale et diplômée d’un doctorat en gestion de l’environnement, elle a mené des recherches sur l’évaluation de la durabilité de modes de production et de consommation alternatifs, et sur la gouvernance des transitions sociales-écologiques (politiques d’innovation/exnovation). Ses recherches actuelles portent sur les politiques de soutien à l’économie sociale.
  
  À propos de son intervention : « Les recherches dans le domaine des "Sustainability Transitions studies" ont eu, jusque récemment, un parti pris très ancré en faveur de l’innovation, et questionnaient principalement la façon de « faciliter la diffusion des innovations durables ».  Depuis quelques années, ce champ de recherche examine sa contrepartie qui est cruciale mais souvent négligée et sous-spécifiée : l’exnovation, qui désigne le démantèlement actif des configurations sociotechniques non-durables de l’économie. Lors de cet exposé seront présentés quelques éléments issus du Projet de recherche GOSETE (appel Prospective Research d’Innoviris) dans le cadre duquel des chercheurs de l’ULB et de la VUB ont étudié des processus d’exnovation à l’œuvre ou possibles en Région de Bruxelles-Capitale, dans le cadre des politiques régionales de transition (par ex. mobilité, économie circulaire). Une deuxième partie exposera des pistes d'application de ce concept dans l’enseignement. »

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