Philippe Maystadt s'en est allé ce jeudi 7 décembre à l'âge de 69 ans, emporté par la maladie, au terme d'une longue carrière menée au service de l'État et du bien public. Il avait pris les rênes du Conseil d'administration de l'ARES en octobre 2014 avant d'annoncer sa démission en aout dernier, à regret et contraint par son état de santé.
« L’ARES et les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles auront compté pendant près de trois ans, non seulement sur son expérience et ses compétences pointues en matière de gouvernance et d’enseignement supérieur, mais aussi sur la hauteur d’un homme aux grandes qualités de rassembleur », avait déjà souligné l’administrateur de l’ARES lorsque le ministre d'État avait renoncé à mener son mandat à terme.
Philippe Maystadt avait assuré la présidence du Conseil d’administration de l’ARES en octobre 2014, après avoir été proposé par le Gouvernement aux administrateurs, qui avaient unanimement approuvé sa désignation en juillet de la même année. Il avait alors accepté de jouer ce rôle avec « la conviction que c’est dans l’enseignement que se joue l’avenir de notre société » et ainsi succédé au recteur Didier Viviers, qui assurait jusque là la présidence par intérim.
Docteur en droit de l'Université catholique de Louvain (UCL), diplômé de la Claremont Graduate School (Master of Arts in Public Administration), le ministre d'État avait auparavant occupé d'importantes fonctions, notamment, pendant 18 ans, celles de ministre du Gouvernement fédéral, dont il a été vice-premier à deux reprises, ou celles de président de la Banque européenne d'investissement de 2000 à 2011, et avait été professeur à l'UCL.
Animateur et médiateur
Philippe Maystadt envisageait son rôle de président de l'ARES « à la fois comme un animateur et un médiateur ». Il s’agissait selon lui « de prendre des initiatives et de lancer des débats pour que l’ARES puisse jouer son rôle de force de proposition » et, en même temps, de « jouer les amiables compositeurs pour dégager le nécessaire consensus ». En mars 2016, il avait lui-même lancé l'idée d'une analyse prospective du paysage de l'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles à l'horizon 2030, qu'il avait obtenu de confier à un collège d'expert extérieurs.
Élever le niveau de formation est un enjeu crucial
« Dans une "société de la connaissance", l’élévation du niveau de formation de la population est un enjeu crucial », avait-il déclaré à l'entame de son mandat. « Nous devons faire en sorte qu’une plus grande proportion de nos jeunes acquière une qualification plus élevée, surtout dans les disciplines scientifiques et techniques, parce que ce sera la condition sine qua non pour accéder à la plupart des emplois de demain. Or, l’emploi, s’il n’est certes pas le seul facteur, reste pour beaucoup un important élément de l’épanouissement personnel. »
Sa finesse d'analyse, son humanisme et son grand sens du consensus auront fortement marqué les trois années de sa présidence à l'ARES, menée avec dévouement au service de l'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour Julien Nicaise, Administrateur de l'ARES, « nous ne perdons pas seulement un grand homme d'État. Nous perdons un ami. Un ami de l'enseignement supérieur, de ses causes et de ses combats progressistes ».
L'ARES, les membres de son Conseil d'administration et de son personnel ont appris avec tristesse le décès de Philippe Maystatdt ce jeudi 7 décembre. Leurs pensées accompagnent sa famille, ses proches et amis.