Une importante délégation économique et académique accompagnera les souverains et les ministres fédéraux, régionaux et communautaires lors de la visite d’État au Japon, du 10 au 15 octobre prochains. L’occasion de mettre un coup de projecteur sur les succès de la coopération académique et scientifique entre nos deux pays. Et de l’intensifier d’autant plus.
Pas moins de 25 représentants du secteur académique en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) s’envolent pour le Japon. Parmi eux, les recteurs de nos six universités et les autorités de l’ICHEC Brussels Management School, de la Haute École Léonard de Vinci, de La Cambre, du FRS-FNRS et de l’ARES. Une présence qui démontre l’importance et le dynamisme de la coopération académique et scientifique belgo-japonaise.
Près de 60 % des 25-34 ans diplômés du supérieur
Pour assoir, entre autres, sa position de 3e puissance économique mondiale, le Japon peut sans aucun doute compter sur son système d’enseignement supérieur. Fondé notamment sur un lien étroit entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises, il compte aussi parmi les plus performants au monde. Avec plus de trois millions d’étudiants, près d’un million de chercheurs et plus de 200 000 professeurs, le pays bénéficie d’un système d’enseignement supérieur très large et très diversifié qui le hisse aujourd’hui à la seconde place du podium des taux de diplômation des 25-34 ans proche de 60 % - soit le 2e pays de l’OCDE, juste derrière la Corée du Sud.
« De 2000 à 2015, le pourcentage de la population japonaise de 25-34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur est passé de 47 % à 59 % »
En 2013, le Japon consacrait 1,6 % de son PIB à l’enseignement supérieur dont plus de 60 % de dépenses privées
Des systèmes aux airs familiers
Malgré des différences significatives – par exemple, près de 80 % des établissements japonais sont considérés comme privés et l’accès à l’enseignement supérieur est très sélectif –, les systèmes d’enseignement supérieur japonais et de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentent de nombreuses similarités. Tous deux partagent une structure en trois cycles et reposent sur un modèle binaire avec, d’un côté, des cursus plutôt académiques et, de l’autre, des cursus plutôt professionnalisants ou technologiques. La forte capacité de valorisation de la recherche, l’autonomie importante des établissements et leur volonté de tendre vers l’excellence académique et scientifique sont autant d’autres traits de caractère communs.
« Le Japon compte 1224 établissements d’enseignement supérieur, dont 137 établissements nationaux, 122 établissements publics et 965 établissements privés »
« Top Global Universities »
Comme la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Japon a pris ces dernières années des mesures volontaristes pour renforcer l’internationalisation de son enseignement supérieur. Si l’archipel reste relativement attractif auprès des étudiants et chercheurs internationaux, la population japonaise, elle, reste très peu mobile. En 2013, 1 % seulement des étudiants nippons poursuivaient leurs études à l’étranger. Les initiatives visent non seulement à renforcer cette mobilité, mais aussi à mieux positionner les établissements japonais au niveau mondial, par exemple par l’organisation de programmes en anglais ou par des financements incitatifs.
« Dans le cadre du programme du gouvernement Top Global Universities lancée en 2014, 34 universités recevront jusqu’à 7 millions d’euros pour prendre les initiatives nécessaires en vue de renforcer leur position mondiale, notamment dans les classements internationaux »
#BELJAP2016
Le volet académique des visites d’État a été renforcé ces dernières années, avec le soutien du Palais, des établissements d’enseignement supérieur et, pour la partie francophone, de Wallonie-Bruxelles International. Objectif : valoriser les réalisations de la coopération académique et scientifique avec les partenaires des pays visités, mais également favoriser de nouvelles collaborations.
La visite d’État au Japon s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Le programme officiel prévoit deux activités académiques. À l’Université de Waseda (Tokyo), qui a établi récemment un bureau de liaison à Bruxelles, c’est une table-ronde sur les défis de l’internationalisation dont les conclusions seront partagées avec les souverains. À l’Université de Kobe, le Roi prendra part à un séminaire scientifique où seront présentés les résultats de collaborations dans le domaine de la recherche sur le cancer ou encore la pauvreté infantile. Les universités ainsi que l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre signeront des accords de coopération avec des partenaires japonais à l’occasion de cette visite.
« Avec quelques 25 représentants académiques et scientifiques issus, il s’agit de la plus importante participation de la Fédération Wallonie-Bruxelles à une visite d’État »
Si les activités sont coordonnées par Wallonie-Bruxelles International, grâce à l’excellente collaboration avec Wallonie-Bruxelles Campus, l’ARES a pu jouer son rôle d’appui et de coordination pour maximiser la visibilité des établissements d’enseignement supérieur de la FWB durant les quelques jours sur lesquels s’étale la visite.
Le programme académique « Off »
La délégation académique de la FWB pourra également compter sur un programme de rencontres d’autres acteurs japonais préparé, à la demande des établissements, par l’ARES et WB Campus. Ainsi, la délégation académique de la FWB rencontrera le Japan Student Services Organization (JASSO), organisation essentiellement en charge de programmes de mobilité internationaux, et la Japan Society for the Promotion of Science (JSPS), principal fonds de recherche au Japon avec lequel le FRS-FNRS a déjà développé un accord de coopération.
« Au-delà de leur caractère protocolaire, les visites d’État, explique Julien Nicaise, administrateur de l’ARES, offrent une opportunité unique d’accroître la visibilité des collaborations académiques et scientifiques existantes, mais aussi d’ouvrir de nouvelles pistes de coopération. Le Japon constitue un pays prioritaire pour nos établissements d’enseignement supérieur. Cette priorité se traduit déjà par de nombreuses collaborations. La visite d’État sera l’occasion de les mettre en avant et d’envisager leur intensification. »
Composition de la délégation académique de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
- Prof. Vincent Blondel (recteur, UCL)
- Prof. Calogero Conti (recteur, UMONS)
- Brigitte Chanoine (directrice-présidente, ICHEC)
- Prof. Albert Corhay (recteur, ULg)
- Tony Delcampe (ENSAV « La Cambre »)
- Prof. Dominique Demonté (ULB)
- Prof. Pierre Dusynckx (ULg)
- Prof. Yvon Englert (recteur, ULB)
- Yuan Feng (ULB)
- Geoffrey Grulois (ULB)
- Kevin Guillaume (ARES)
- Véronique Halloin (secrétaire générale, FRS-FNRS)
- Prof. Bertrand Hamaide (vice-recteur, USL-B)
- Prof. François Heinderyckx (ULB)
- Damien Huvelle (directeur-président, HE Vinci)
- Prof. Pierre Jadoul (recteur, USL-B)
- Prof. Steven Laureys (ULg)
- Prof. Pierre Leclerc (ULg)
- Cécile Liégeois (WBCampus)
- Caroline Mierop (directrice, ENSAV « La Cambre »)
- Julien Nicaise (administrateur, ARES)
- Prof. Jacques Piette (ULg)
- Frederik Ponjaert (ULB)
- Prof. Yves Poullet (recteur, UNamur)
- Prof. Andreas Thele (ULg)
- Prof. Yannick Vanderborght (USL-B)
Photo : CC BY-SA 3.0 / https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Waseda_University_-_Okuma_Statue_and_Okuma_Auditorium.JPG