La Commission genre dans l’enseignement supérieur (CoGES) de l’ARES et le Comité femmes et sciences (CFS) organisent conjointement un Midi de l’ARES sur la question de l’intersectionnalité et la manière d’intégrer ce concept dans les missions de l’enseignement supérieur.
Le CFS, hébergé à l’ARES depuis 2016, a pour but de promouvoir, en Belgique, la participation équilibrée des femmes et des hommes dans les carrières scientifiques et académiques. La CoGES a vu le jour en 2021. Elle est chargée de traiter de la thématique du genre dans l’enseignement supérieur et de soutenir les établissements d’enseignement supérieur dans leur lutte contre les discriminations genrées
Le CFS et la CoGES organiseront donc un événement commun de sensibilisation à destination d’un public peu ou pas initié à cette grille de lecture des discriminations. Ce Midi de l’ARES se divisera en deux moments. Le premier reprendra un cadre plus théorique et juridique de la question et le second présentera des pratiques intéressantes à partager.
Qu’est-ce que le concept de l’intersectionnalité ? Quelles sont les différentes formes de discrimination qui peuvent être croisées avec les discriminations fondées sur le genre ? Quelles sont les pratiques intéressantes qui permettent déjà de lutter contre les formes de discriminations croisées ? La récolte de données intersectionnelles est-elle possible en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ou hors FWB, et le cas échéant, dans quel cadre ? Quel est le cadre européen en la matière ?
L’objectif de ce Midi de l’ARES est de mettre en lumière le concept de l’intersectionnalité et de se rendre compte des possibilités en matière de lutte contre les différentes formes de discrimination dans l’enseignement supérieur.
« L'intersectionnalité dans l'enseignement supérieur »
Bruxelles · Mardi 28.03.23 · 12h à 14h
RESSOURCES
- « Travail & Intersectionnalité », Betel MABILLE
- « Implémenter l’intersectionnalité : l’expérience d’Unia », Sophie Vincent
LECTURE D'INTÉRÊT
- « Statement by the National Athena SWAN Ireland Intersectionality Working Group on the Use of Ethnicity Categories in Irish Higher Education », mai 2020, Déclaration de Dublin :
- « Final report - Improving equality data collection in Belgium », 2021, UNIA : english version OU version française.
- « She Figures », Policy briefs, Chapitre 7, 2021
- « European Equality Law Review - European network of legal experts in gender equality and non-discrimination », 2022, European Commission
QUI ?
Présentation et modération :
- Laurence Rosier est présidente du Comité femmes et sciences
Intervenantes du panel n°1 :
- Véronique CLETTE-GAKUBA est assistante en sociologie à l'Université libre de Bruxelles (ULB). Ses thématiques de recherche s'articulent autour des questions de (dé)colonialité dans l’art et la culture. Elle défendra prochainement sa thèse de doctorat (juin 2023) intitulée « Épreuve de colonialité dans l'art et la culture. Faire exister un monde noir à Bruxelles ». Elle est membre du collectif « Présences Noires », un collectif de lutte anti-raciste qui depuis 2010 mène une réflexion collective visant à mieux comprendre et à réagir aux mécanismes de continuation coloniale qui traversent la société belge et qui assignent les personnes noires à des positions de subalternité à l’intérieur de toute une série d’institutions belges.
- Nadia FADIL travaille comme professeure associée au département d'anthropologie sociale et culturelle de la KU Leuven. Elle a étudié la sociologie et l'anthropologie et a obtenu un doctorat en sciences sociales en 2008 à la KU Leuven sur une thèse intitulée Submitting to God, Submitting to the Self. Secular and Religious trajectories of second-generation Belgian Maghrebi (superviseurs : Rudi Laermans & Karel Dobbelaere). Après son doctorat, elle a été affiliée en tant que chercheuse postdoctorante Jean Monnet à l'Institut universitaire européen (2008-2009) et chercheuse postdoctorante FWO à la KU Leuven (2009-2012). Elle a également été Visiting Fellow à l'Université de Californie Berkeley (2011-2012) et Fulbright Fellow à l'Université Columbia (2018). Elle est actuellement directrice de programme et cheffe du département d'anthropologie sociale et culturelle. Sa recherche est centrée sur l'islam en Europe (en prenant Bruxelles comme site ethnographique), qu'elle examine à la fois comme une tradition vivante et comme un objet de régulation. Elle s'appuie sur cette question empirique pour réfléchir à un vaste ensemble de questions théoriques telles que la subjectivité et le pouvoir, l'identité éthique, le corps, la postcolonialité, la gouvernementalité, la race et la laïcité. Ses publications les plus récentes comprennent Secular Bodies, Affects and Emotions. European configurations (avec Monique Scheer et Birgitte Scheplern Johansen, Bloomsbury 2019), Radicalization in Belgium and the Netherlands. Critical perspectives on Violence and Security (avec Martijn de Koning et Francesco Ragazzi, IB Tauris 2019) et un numéro spécial de Contemporary Islam "Envisioning Hijra. The Ethics of leaving and dwelling of European Muslims" (avec Annelies Moors et Karel Arnaut, 2021). Elle est la chercheuse principale de plusieurs projets de recherche sur les liens entre race, religion, migration et sécurité.
- Farinaz FASSA est membre du Centre en Études genre de l’Université de Lausanne. Elle a enseigné la sociologie de l’éducation jusqu’en décembre 2022, date à laquelle elle est devenue professeure honoraire (émérite). Ses travaux ont examiné les effets des rapports sociaux de sexe sur la socialisation différenciée des enfants et des jeunes, notamment à partir des caractéristiques des enseignant·es. Elle a rédigé de nombreux articles et rapports sur cette question et sur les questions d’égalité et de diversité. Elle travaille actuellement sur le bénévolat des seniors dans les associations et s’intéresse à ses dimensions genrées et aux limites du travail salarié.
- Élisa KEUSTERMANS travaille actuellement comme conseillère en genre & diversité chez Oxfam Belgique. Elle accompagne l’organisation interne dans l’apprentissage autour des sujets comme le genre, le féminisme, la décolonisation, la diversité et l’inclusion. D’un côté, en créant des espaces pour la sensibilisation interne, et en soutenant les collègues à opérationnaliser les plans d’action genre & diversité. Une autre part du travail consiste à créer des stratégies autour du gender mainstreaming, de la décolonisation, de l’inclusion et de la diversité. Les relations de pouvoir qui sont liées au contexte international d’Oxfam donnent une perspective unique sur l’intersectionnalité. Avant le poste chez Oxfam, Elisa a suivi des études en genre et diversité, et a travaillé sur les Gender Desks des ONG’s Solidagro et Broederlijk Delen dans le cadre des stages.
- Betel MABILLE travaille depuis plus de 5 ans avec des entreprises et des associations autour des questions de racisme et d'antiracisme. Son travail consiste à créer un espace le plus sécurisant possible pour les travailleur·euses, principalement celleux issu·es de l'immigration post-coloniale. Elle est spécialisée sur les questions de racisme au travail, blanchité et privilèges blancs, racisme et féminisme, milieux queer et féminisme. Elle est assistante sociale de formation, détentrice d'un master en sciences de la famille et de la sexualité et d'un master en études de genre. Elle est aussi la créatrice de l'émission radio "Rose is the new black" (Radio Vacarme) qui traite l'actualité d'un angle antiraciste,féministe et queer. Elle a également co-réalisé plusieurs mini documentaires sur l'adoption internationale, le genre, les sexualités, le racisme...
- Sophie VINCENT travaille comme juriste chez Unia et est spécialisée en matière de discrimination dans le domaine de l'emploi. Elle est également chargée d’enseignement dans le cadre d’une clinique juridique sur le droit et le genre à l'Université Saint Louis-Bruxelles.
- Françoise GOFFINET est experte à l’institut pour l’égalité femmes-hommes (IEFH) depuis 1990. Ses compétences concernent l’égalité des femmes et des hommes dans la concertation sociale, les classifications de fonctions, le stress, le harcèlement sexuel, la réduction du temps de travail, la conciliation vie professionnelle et vie privée, etc. Elle est également conseillère adjointe au Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale. De 1994 à 2000, elle a été experte pour la Belgique, du réseau européen « Travail et vie familiale ». De 2002 à 2005, coordinatrice du projet européen « pères actifs » (livret de paternité expliquant le congé, animations théâtrales pour sensibiliser le monde du travail, etc.) et depuis juillet 2000, elle est représentante de la Belgique au réseau européen "women's entrepreneurship" financé par la DG entreprises. Françoise Goffinet est également membre invitée du CFS depuis 2022.
QUAND ?
- 11h30 : accueil des participant·es – sandwiches lunch
- 12h00 : introduction par Laurent Despy, administrateur de l’ARES
- 12h05 : rappel du contexte de questionnement du CFS sur l'intersectionnalité par Laurence Rosier, présidente du CFS
- 12h10 - 12h40 : panel n° 1 - présentations individuelles sur le cadre théorique
- Farinaz Fassa (Université de Lausanne)
- Véronique Clette-Gakuba (ULB)
- Nadia Fadil (KULeuven)
- 12h40 - 12h50 : Q&R de précision
- 12h50 - 13h20 : panel n°2 - table ronde sur les « bonnes pratiques »
- Betel Mabille
- Élisa Keustermans (Oxfam)
- Sophie Vincent (UNIA)
- 13h20 - 13h50 : Q&R - débat pour les deux panels
- 13h50 - 14h00 : recommandations par Françoise Goffinet (IEFH)
OÙ ?
1000 Bruxelles