À l’occasion de la visite d’État au Danemark de ces 28, 29 et 30 mars, les recteurs de cinq universités et les autorités de l’ICHEC Brussels Management School, du FRS-FNRS et de l’ARES accompagnent les souverains et les ministres fédéraux, régionaux et communautaires en vue de renforcer la coopération académique et scientifique entre la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) et le Danemark.
Grâce à l’appui de Wallonie-Bruxelles Campus et de l’ARES, une dizaine de représentants de nos institutions d’enseignement supérieur prennent part à la visite d’État au Danemark. Si des collaborations existent déjà, notamment en ce qui concerne la mobilité des étudiants et des enseignants, cette mission constitue une opportunité unique de renforcer la coopération académique et scientifique grâce au développement de partenariats privilégiés en matière d’enseignement, de recherche et d’innovation.
Un investissement public massif dans l’éducation, en ce compris l’enseignement supérieur
Pour garantir l’un des systèmes éducatifs les plus performants en Europe et dans le monde, le Danemark investit de manière significative à tous les niveaux de l’éducation, depuis l’enseignement préscolaire à l’enseignement supérieur. Avec des dépenses publiques dans ce secteur atteignant près de 6,5 % du PIB, le Danemark figure parmi les meilleurs élèves des pays de l’OCDE. Dans l’enseignement supérieur, malgré une augmentation constante de la population étudiante, le Danemark conserve un des niveaux d’investissement public par étudiant les plus élevés d’Europe. Le pays fait aussi figure d’exception en Europe avec un financement de l’enseignement supérieur exclusivement public, sans contribution directe des ménages – qui s’explique par la gratuité des frais de scolarité pour les citoyens danois.
En 2013, le Danemark consacrait 1,7 % de son PIB à l’enseignement supérieur, dont moins de 5 % de dépenses privées
Une forte attractivité internationale
Le Danemark jouit traditionnellement d’une forte attractivité internationale. Elle s'explique notamment par la grande accessibilité de son enseignement supérieur et par la réputation de ses institutions. Mais, alors que le nombre d’étudiants internationaux inscrits dans une institution danoise n’a cessé d’augmenter depuis la fin des années 90, les étudiants danois, eux, restent assez peu mobiles. Les autorités ont dès lors pris, dès 2013, des mesures spécifiques visant à accroitre la mobilité de leurs ressortissants vers l’étranger. Il s'agit, par exemple, de faciliter la reconnaissance des crédits acquis par les étudiants danois à l’étranger ou encore d'intégrer dans tout programme une période de mobilité (mobility windows).
En 2014, la population étudiante inscrite dans une institution d’enseignement supérieur au Danemark comptait 10 % d’étudiants internationaux. Au niveau du 3e cycle, un étudiant sur trois est international au Danemark, alors qu’en FWB près d’un étudiant sur deux vient de l’étranger
De nombreuses similarités
Avec un effectif étudiant quasi égal (260 000 étudiants au Danemark et 220 000 en FWB), les paysages respectifs de l’enseignement supérieur du Danemark et de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentent de nombreuses similarités : système binaire avec universités, établissements plus professionnalisants et écoles artistiques ; structure en trois cycles ; système d’assurance qualité axé sur les programmes, etc. Les deux systèmes se caractérisent également par un accès très ouvert marqué par des droits d'inscription très faibles voire gratuits au Danemark pour les ressortissants nationaux et de l’Union européenne. Cette ouverture de l’enseignement supérieur danois se traduit notamment par un taux élevé de la population des 25-34 ans titulaires d’un diplôme d’enseignement supérieur garantissant à cette population un taux d’emploi élevé.
44 % de la population de 25-34 ans au Danemark ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 43 % en Belgique. Cependant, la proportion de diplômes de l’enseignement supérieur a évolué deux fois plus rapidement au Danemark qu’en Belgique entre 2005 et 2015
#BELDK2017
Malgré la courte durée de la visite d’État, un volet académique important figure au programme officiel. Il vise principalement à valoriser les réalisations de la coopération académique et scientifique avec les partenaires danois, mais également à développer et à renforcer les collaborations.
La délégation académique francophone et flamande se rendra notamment à l’Université technique du Danemark (Danmarks Tekniske Universitet, DTU). Ses membres auront l’occasion de discuter avec leurs homologues danois du rôle inclusif de l’enseignement supérieur dans notre société d’aujourd’hui et de demain. Au cours de tables rondes, ils aborderont, tout à tour, l’inclusion des étudiants à besoins et profils spécifiques (thématique qui sera introduite par le recteur de l’UCL), les nouveaux modes d’apprentissage et l’entreprenariat social.
Les recteurs feront ensuite état de leurs discussions lors d’un lunch accueilli au Palais Frederik VIII en présence de la Reine Mathilde et de la Prince Mary. L'occasion d'également aborder le rôle de l’enseignement supérieur dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies.
En tant membre du groupe des « défenseurs des ODD », la Reine Mathilde sera très attentive aux discussions de la délégation académique sur le rôle de l’enseignement supérieur dans la réalisation de ces objectifs mondiaux
Le programme académique « Off »
Enfin, comme lors des dernières visites d’État, la délégation académique de la Fédération Wallonie-Bruxelles rencontrera, en marge programme officiel, l’Association des universités danoises, l’Association des hautes écoles danoises ainsi que la Fondation nationale danoise de la recherche. Cette rencontre permettra à nos représentants et à leurs homologues de s’informer mutuellement des derniers développements de l’enseignement supérieur et de la recherche au Danemark et en FWB.
« La visite d’État au Danemark, souligne Julien Nicaise, administrateur de l’ARES, constitue une opportunité unique de renforcer les collaborations entre nos institutions et leurs partenaires danois. Si ces collaborations existent – essentiellement en matière de mobilité – nous pouvons certainement aller plus loin et les renforcer afin, par exemple, d’accroitre l’attractivité de notre enseignement supérieur et de notre recherche auprès des talents danois. »
Composition de la délégation :
Prof. Vincent Blondel (recteur, UCL)
Prof. Calogero Conti (recteur, UMONS)
Brigitte Chanoine (directrice-présidente, ICHEC)
Prof. Albert Corhay (recteur, ULg)
Prof. Nathalie Crutzen (ULg)
Nicolas Dufays (WB Campus)
Kevin Guillaume (ARES)
Véronique Halloin (secrétaire générale, FNRS)
Prof. Pierre Jadoul (recteur, USL-B)
Julien Nicaise (administrateur, ARES)
Prof. Yves Poullet (recteur, UNamur)