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L’enseignement supérieur sud-coréen compte aujourd’hui parmi les plus performants au monde. En termes d’investissements, de taux de diplômation ou de dynamiques d’internationalisation, les avancées enregistrées depuis une quinzaine d’années sont fulgurantes. Avec l’ARES, l’agence WB Campus et le FRS-FNRS, nos établissements mettent le cap sur Séoul pour une mission interinstitutionnelle exploratoire de quatre jours du 12 au 15 avril.

Le boom sud-coréen de l’enseignement supérieur et de la recherche

En misant principalement sur l’éducation, l’économie créative et les exportations, la Corée du Sud est devenue, en un peu plus de 60 ans, la 13e puissance mondiale. Elle s’affirme aujourd’hui comme un acteur global de premier plan, assurant la promotion de sa culture à l’étranger et élargissant toujours plus sa présence à l’international : politique ambitieuse de coopération au développement et d’action humanitaire, organisation d’évènements internationaux, placement de ses ressortissants dans les organisations internationales, etc.

« 66 % des adultes sud-coréens sont diplômés du supérieur, le taux le plus élevé des pays de l’OCDE »


La politique que mène le pays en matière d’éducation et de recherche est particulièrement volontariste. Depuis plusieurs années, il se classe parmi les premiers dans l’enquête PISA de l’OCDE. Le taux de diplômation de l’enseignement supérieur des 25-34 ans y atteint 66 % (62 % pour les hommes, 69 % pour les femmes) ; le plus élevé des pays de l’OCDE. L'évolution est, somme toute, assez récente puisque en termes de diplômation, un fossé de plus de 50 % sépare les jeunes adultes de la génération des 55-64 ans.

Ces chiffres sont à la hauteur de l’investissement consenti. Déjà en 2011, la Corée du Sud consacrait plus de 8 % de son PIB à l’éducation et occupait la troisième marche du podium des pays de l’OCDE dans le domaine, après les États-Unis, et le Canada et le Chili, tous les deux ex-aequo. Un système toutefois fortement marqué par le « privé » : pour le supérieur, le total des dépenses privées (dépenses des ménages, des établissements d’enseignement supérieur privés, des entreprises, etc.) atteint 73 % là où la moyenne OCDE dépasse à peine les 30 %.

« L’investissement dans la recherche-développement dépasse les 4 % du PIB »


Même tendance dans le domaine de la recherche-développement. L’investissement dans le secteur dépasse les 4 % du PIB, plus du double de la moyenne européenne, estimée à 1,91 %. « Le secteur, explique Kevin Guillaume, directeur des Relations internationales à l’ARES, peut aussi s’appuyer sur un solide capital humain : pour 1000 employés sud-coréens, à peu près 13 sont chercheurs et 16 sont employés dans la recherche-développement ».

« Des projets-phares résolument tournés vers l’international »


Au-delà des chiffres, cette politique volontariste se traduit aussi par d’ambitieux programmes publics de soutien à la recherche et à l’enseignement supérieur. Au cours des 15 dernières années, les autorités ont ainsi mis en place plusieurs projets-phares qui ont fait leurs preuves :

  • Le projet Brain Korea 21, établi en 1999, vise à favoriser la recherche, la création et l’innovation au sein des universités par le biais de financement de chercheurs, d’environnements de recherche, de mobilité, etc.
  • Le Study Korea Project, établi en 2004, vise à attirer les étudiants internationaux, notamment par l’organisation de programmes en anglais, le développement de centres d’études coréens à l’étranger, etc.
  • En 2007, l’Assemblée nationale a adopté un nouveau cadre légal visant à faciliter l’enseignement transfrontalier ainsi que l’organisation et la délivrance de programmes ou diplômes conjoints.
  • Le projet World Class Research-oriented University (WCU), établi en 2008, vise essentiellement à attirer des chercheurs de haut niveau dans les meilleurs établissements coréens.

Un réseau de 359 établissements d’enseignement supérieur fondé sur système proche des systèmes belge francophone et européen

La Corée du Sud compte près de 3,3 millions d’étudiants répartis dans 359 établissements dont 80 %, considérés comme privés, accueillent plus de 85 % de la population étudiante. Le système se base sur sept types d’établissements différents offrant chacun des programmes au profil spécifique : colleges et universities, industrial universities, universities of education, junior colleges, broadcast and correspondence universities, technical colleges et d’autres institutions d’enseignement et de recherche. Parmi eux, les universités considérées généralement comme les plus prestigieuses : les universités « SKY » (Seoul National University, Korea University et Yonsei University) et le Korea Advanced Institute of Science and Technology (KAIST).

La structure de l’enseignement supérieur sud-coréen est assez similaire au système en trois cycles mis en place dans le cadre du Processus de Bologne. À côté des associate degrees délivrés par les junior colleges au terme d’un programme de 2 à 3 ans, le pays délivre des diplômes de bachelier (4 ans), de master (uniquement par les universités et généralement d’une durée de 2 à 4 ans) et de doctorat (uniquement par les universités) suivant un système de crédits qui ne correspond néanmoins pas tout à fait au système ECTS.

Un paysage à haut potentiel pour développer nos partenariats académiques

Le paysage confirme le potentiel de la Corée du Sud comme partenaire international de premier ordre pour les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Nos établissements ont bien entendu déjà conclu des partenariats institutionnels avec leurs homologues coréens. Mais ils se concentrent aujourd’hui surtout sur la mobilité étudiante "in" et "out", dans les domaines des sciences de gestion, des sciences et technologies, des sciences appliquées ou des langues. Il est possible d’aller plus loin, précise Kevin Guillaume, et c’est précisément là l’objectif de la mission. »

Plusieurs rencontres à haut niveau sont programmées, notamment avec les universités « SKY » et le KAIST, ainsi qu’avec la plupart des acteurs-clés du secteur : ministère de l’Éducation, des Sciences et Technologies ; agence nationale de la recherche ; associations des présidents des universités et des university colleges, etc., mais aussi la Délégation de l’Union européenne, l’Ambassade de Belgique et les agences sœurs de Wallonie-Bruxelles Campus (WB Campus) : EP Nuffic (Pays-Bas) et Campus France.

Les discussions porteront avant tout sur les tendances et les priorités de chacun en matière (de politique) d’enseignement supérieur, de recherche, de mobilité et de coopération internationales, d’innovation ou encore de collaborations avec le monde de l’entreprise. Mais l’objectif poursuivi ne consiste pas seulement à faire plus ample connaissance ou à faire le point sur les partenariats existants. Il s’agit de dégager les pistes pour les renforcer et pour envisager le futur des collaborations, par exemple dans le cadre de programmes de recherche ou d’études conjoints, de mobilité ou de cotutelle de thèse.

« Développer des relations gagnant-gagnant entre des acteurs qui partagent des valeurs et poursuivent des intérêts communs »


Pour Julien Nicaise, administrateur de l’ARES
, « les opportunités sont nombreuses pour les universités et les hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et encourager une coopération encore plus étroite entre nous et nos collègues coréens est une priorité. Nos propres atouts et le contexte coréen sont particulièrement propices pour développer des relations gagnant-gagnant dans tous ces domaines entre des acteurs qui, non seulement, ont de nombreuses similarités, mais qui partagent aussi des valeurs et poursuivent des intérêts communs ».

Dès mars 2015, la Commission des relations internationales de l’ARES, sous la houlette du professeur Serge Jaumain, vice-recteur à l'Université libre de Bruxelles (ULB), avait confirmé l’intérêt d’une telle mission. Organisée en collaboration avec WB Campus sous le pilotage du professeur Bertrand Hamaide, vice-recteur à l’enseignement et aux relations internationales de l’Université Saint-Louis – Bruxelles (USL-B), elle a lieu sur quatre jours, du 12 au 15 avril, et rassemble une importante délégation de haut niveau composée notamment de recteurs, vice-recteurs et responsables des relations internationales de huit de nos établissements d’enseignement supérieur, du FRS-FNRS, de l’ARES et de WB Campus.


#ARESmissionKR

Composition de la délégation : 

Maïté Abram (HE Vinci)
Prof. Vincent Blondel (recteur, UCL)
Prof. Annick Castiaux (UNamur)
Marie Clotuche (ULg)
Yuan Feng (ULB)
Kevin Guillaume (ARES)
Dr Ir Véronique Halloin (secrétaire générale, FRS-FNRS)
Prof. Bertrand Hamaide (vice-recteur, USL-B)
Prof. Adrian Hopgood (ULg)
Prof. Serge Jaumain (vice-recteur, ULB)
Marine Kravagna (WB Campus)
Prof. Pascal Leroy (vice-recteur, ULg)
Jean-Louis Moortgat (ULB)
Julien Nicaise (administrateur de l’ARES)
Philippe Parmentier (HEPL)
Jacques Piette (ULg)
Prof. Alain Vande Wouwer (vice-recteur, UMONS)
Prof. Didier Viviers (recteur de l’ULB)
Prof. Pietro Zidda (UNamur)

 

Photo :  CC BY-SA 3.0  / https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Flag_of_South_Korea_(cropped).jpg / ARES

 

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