Le 23 avril prochain, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) vous invite à un Midi de l’ARES consacré à la présentation des travaux primés lors de la 5e édition du Prix Philippe Maystadt. Les lauréats et les lauréates prendront la parole pour exposer le sujet de leurs recherches et son impact potentiel sur l’enseignement de demain.
Le Prix Philippe Maystadt, en partenariat avec le journal Le Soir, récompense des travaux de fin d’études qui couvrent les différentes dimensions de l’enseignement, avec un focus particulier sur l’enseignement supérieur selon une approche prospective ou innovante susceptible d’offrir des retombées pour l’enseignement en général, qui soient potentiellement transposables à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Au terme de cette 5e édition, sept travaux couvrant des thématiques variées ont été récompensés :
PRIX « BAC »
Ce prix a été remis à Valentine Dehem, Haute école Galilée, et récompense un travail s’intitulant : « Le conflit de loyauté entre cultures familiales et scolaires. Comment les enseignants perçoivent et traitent le conflit de loyauté ressenti par les élèves venant de cultures familiales différentes de celles de l’école ? Étude de cas réalisée dans une école à discrimination positive à Bruxelles ». L'autrice met en lumière un phénomène appelé « conflit de loyauté » chez les enfants. Ce conflit se manifeste lorsque les enfants, issus de milieux familiaux aux règles et valeurs différentes de celles de l'école, ressentent un décalage entre leur vie à la maison et à l'école. Et l’autrice de soulever le questionnement suivant : une plus grande prise de conscience et compréhension du conflit de loyauté par les enseignants et enseignantes pourrait-elle modifier leur rapport quotidien avec leurs élèves et leurs parents ?
Les membres du jury ont par ailleurs attribué une mention spéciale à Claire Kozak, Haute École en Hainaut, pour son travail de fin d’études intitulé : « La double transition écologique et numérique à l’école primaire. Comment sensibiliser les enfants du cycle 4 à l’impact du numérique sur l’environnement ? ».
PRIX « MASTER »
Ce prix a été décerné à Mathieu Demarets, Université libre de Bruxelles, pour son mémoire intitulé « Analyse de l’impact direct et indirect de l’examen d’entrée en sciences médicales et dentaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le mix social des étudiants ». Ce mémoire examine le rôle d'ascenseur social de l'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), en se concentrant sur l'impact de l’instauration d’un filtre à l’entrée sur le mix social des étudiantes et étudiants en sciences médicales et dentaires. Plus précisément, l’auteur a souhaité répondre à la question fondamentale de savoir si un double filtre (l’examen d’entrée et le filtre naturel, à savoir le premier cycle supérieur) est plus ou moins favorable aux étudiantes et étudiants issus de milieux socio-économiques défavorisés par rapport à un filtre unique. Les analyses révèlent que le double filtre est légèrement favorable aux étudiantes et étudiants les plus défavorisés en termes de réussite relative car il a diminué les chances d’obtenir un diplôme à temps pour l’ensemble du corps étudiant, mais relativement moins pour celles et ceux qui sont les plus défavorisés. Cela se traduit donc par une diversification du mix social de la population étudiante.
Toujours concernant le prix Master, Céline Chomé, Université catholique de Louvain, a obtenu une mention spéciale du jury pour son mémoire intitulé : « Représentations du phénomène de « violences gynécologiques et obstétricales» par les assistantes en spécialisation de gynécologie-obstétrique à l'UCLouvain ».
PRIX « HORAIRE DÉCALÉ »
Lors de cette cinquième édition, un prix « horaire décalé » a été remis pour la première fois. Ce prix a été attribué à Denis Bertieaux, Université de Mons, pour son mémoire de fin de master intitulé : « Le bien-être des enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles et au Québec en relation avec le concept de capital psychologique ». Cette thématique est essentielle dans le contexte actuel de pénurie. L’étude souligne l’influence du bien-être de l’enseignant·e sur ses performances professionnelles mais aussi sur le bien-être des élèves. Des prolongements à cette analyse sont possibles dans la formation initiale des enseignant·es et des formateurs et formatrices des futur·es enseignant·es.
PRIX « DOC »
Deux thèses ont été récompensées ex-aequo. Audrey Renson, Université de Liège, a été primée pour sa thèse intitulée « Le débat de société public régulé en anglais langue étrangère en Belgique francophone. État des lieux sur les pratiques déclarées et expérimentation d’un enseignement explicite vs implicite du genre ». L'enquête initiale révèle un manque d'outils et de formations spécifiques pour aider à enseigner les genres textuels malgré leur utilisation fréquente en classe. L’autrice propose donc de combler ces manquements et de comparer deux approches afin de tendre vers plus d’efficacité au cours de langue étrangère. L'expérimentation menée avec des établissements secondaires démontre que l'enseignement explicite du DSPR est plus efficace que l'enseignement implicite et présente une plus-value pour l’apprentissage de la langue étrangère.
Cédric Vanhoolandt, Université de Namur, a également été primé pour sa thèse intitulée : « Conception d'outils diagnostiques et d'un entraînement du contrôle inhibiteur d'heuristiques en sciences. Aspects didactiques et transfert dans les disciplines scientifiques chez des adolescents en situation scolaire ». Les résultats mettent en évidence des lacunes persistantes en raisonnement chez les élèves du secondaire, un lien significatif avec le contrôle inhibiteur des apprenants et apprenantes et révèlent qu'une majorité d'étudiantes ou d’étudiants du supérieur n’ont pas atteint la capacité de raisonner de façon abstraite. L'entraînement neurocognitif montre des progrès significatifs, tout particulièrement auprès des jeunes adolescentes et adolescents, et corroborent que des individus initialement moins performants progressent davantage, suggérant des applications pour un enseignement différencié. L'étude souligne la possibilité d'un transfert de capacités cognitives hors contexte, du contrôle inhibiteur vers les disciplines scientifiques, et propose des outils pratiques, dont l'application "NeuroCoach", pour enrichir notre enseignement secondaire et supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Valoriser et stimuler la recherche sur l'enseignement dans les établissements d'enseignement supérieur »
Bruxelles · Mardi 23 avril 2024
RESSOURCES
- « Le conflit de loyauté entre cultures familiales et scolaires. Comment les enseignants perçoivent et traitent le conflit de loyauté ressenti par les élèves venant de cultures familiales différentes de celles de l’école ? Étude de cas réalisée dans une école à discrimination positive à Bruxelles », Valentine Dehem, Haute école Galilée ;
- « La double transition écologique et numérique à l’école primaire. Comment sensibiliser les enfants du cycle 4 à l’impact du numérique sur l’environnement ? », Claire Kozak, Haute École en Hainaut ;
- « Analyse de l’impact direct et indirect de l’examen d’entrée en sciences médicales et dentaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le mix social des étudiants », Mathieu Demarets, Université libre de Bruxelles ;
- « Représentations du phénomène de « violences gynécologiques et obstétricales» par les assistantes en spécialisation de gynécologie-obstétrique à l'UCLouvain », Céline Chomé, Université catholique de Louvain ;
- « Le bien-être des enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles et au Québec en relation avec le concept de capital psychologique », Denis Bertieaux, Université de Mons ;
- « Le débat de société public régulé en anglais langue étrangère en Belgique francophone. État des lieux sur les pratiques déclarées et expérimentation d’un enseignement explicite vs implicite du genre », Audrey Renson, Université de Liège ;
- « Conception d'outils diagnostiques et d'un entraînement du contrôle inhibiteur d'heuristiques en sciences. Aspects didactiques et transfert dans les disciplines scientifiques chez des adolescents en situation scolaire », Cédric Vanhoolandt, Université de Namur.
QUAND ?
Mardi 23 avril 2024, dès 11h30 – Fin à 14h00
- 11h30 - 12h00 : accueil des participantes et participants – sandwiches lunch
- 12h00 - 12h05 : mot d'introduction
- 12h05 - 14h00 : présentations des travaux et séances de questions/réponses avec les lauréates et lauréats
OÙ ?
ARES (5e étage)
Rue Royale 180
1000 Bruxelles
QUOI ?
Les Midis de l'ARES sont des conférences-débats organisées par l'ARES à l'heure du déjeuner (Bruxelles, 12h-14h) autour de questions liées à l'enseignement supérieur, à son internationalisation, à la coopération académique au développement, etc. Structurés autour de l'intervention de plusieurs panélistes, les Midis de l'ARES sont conçus comme un espace de valorisation d'initiatives ou de travaux de recherche, de réflexion et d'échanges constructifs entre tous les actrices et acteurs intéressés par les questions abordées, qu'ils soient du monde académique, de la recherche, étudiant, issu des ONG, politique ou d'entreprise...
La participation est gratuite, mais l'inscription est requise.