Le rapport 2020 sur les effets du décret « Open Access » vient d’être publié. Il analyse en détail l’impact de ce décret dans les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Selon ce rapport, les effets sont importants et se mesurent aussi bien dans la mise sur pied ou l’évolution des archives (pluri)institutionnelles pour toutes les formes d’enseignement, que dans la proportion d’articles scientifiques en accès ouvert ou sous embargo, y compris pour les années antérieures à 2019.
Pour rappel, le décret visant à l’établissement d’une politique de libre accès aux publications scientifiques (« Open Access ») a été adopté en 2018. Depuis, l’ensemble des chercheures et chercheurs ayant un lien statutaire ou contractuel avec un établissement d'enseignement supérieur francophone ont l'obligation de déposer en libre accès dans des archives numériques institutionnelles, certaines de leurs publications, à savoir les articles acceptés dans des périodiques spécialisés paraissant au moins une fois par an.
Concrètement, le décret charge la Commission des bibliothèques et services académiques collectifs de l’ARES (CBS), en collaboration avec la Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique, du suivi et de l’évaluation de ses propres effets, concernant notamment les frais de publication imputés aux établissements.
Dans cette optique, la CBS a établi un rapport portant sur les données de l'année 2019 qui observe principalement :
- des avancées notoires, tant dans le nombre d’établissements capables de livrer ces frais, que dans leur degré de certitude sur les montants qu’ils fournissent et leur capacité à différencier les Article Publishing Charge (frais facturés aux auteurs et autrices pour qu’un article soit publié) des autres frais de publication ;
- des frais totaux estimés à 600 000 € - la CBS ne peut qu’à nouveau attirer l’attention du pouvoir politique sur l’importance du financement de ces montants vu leur progression dans les budgets de recherche, déjà sous pression par ailleurs ;
- la mise en production de LUCK, archive pluri-institutionnelle des hautes écoles, qui est désormais opérationnelle ;
- le choix des écoles supérieures des arts pour le développement d’une base de données, la mise à jour et la refonte du site d’A/R, plateforme art et recherche dont la mission est de diffuser et de disséminer des recherches en art via une plateforme numérique ;
- plus de 20 500 références de publications parues en 2019 ont été ajoutées dans les répertoires institutionnels, ce qui montre le dynamisme de la recherche scientifique en Belgique francophone. La proportion de ces articles dont le texte intégral est en accès ouvert est de 73 %, soit le double de ce qui est observé pour ceux antérieurs à 2019 ;
- en matière d’évaluation, les chercheures et chercheurs font état d’une ambiguïté dans le décret que le pouvoir politique serait avisé de lever. Si le décret exige une évaluation basée sur les listes générées à partir des archives institutionnelles, il n'est pas certain qu'il oblige à limiter ces listes aux articles dont l’accès est libre immédiatement à l’initiative de la chercheure ou du chercheur ou après embargo si nécessaire.
Pour conclure, il apparaît clairement que la mise en place du décret « Open Access » a permis de faire des avancées considérables en matière d’accès ouvert à la production scientifique en FWB. Cependant, il est possible de faire encore mieux, notamment dans le monitoring des coûts de publication, dans l’appropriation de LUCK par l’ensemble des hautes écoles, dans l’obligation de dépôt en accès ouvert ou sous embargo des articles de périodiques publiés depuis l’entrée en vigueur du décret ou dans l’évaluation de la production scientifique.
Télécharger le Rapport Open Access 2020.
EN SAVOIR + : Les liens suivants vous mèneront vers les autres répertoires institutionnels, non cités plus haut, à savoir ceux des universités :
- ULiège : ORBi
- UCLouvain & Université Saint-Louis – Bruxelles : DIAL
- ULB : Di-FUSION
- UMONS : DI-UMONS
- UNamur : PURE