Marie-Soleil Frère nous a quittés le 19 mars dernier. L'ARES a souhaité lui rendre hommage.
Comme professeure, vice-rectrice aux relations internationales et à la coopération au développement de l'ULB et directrice de recherche au F.R.S.-FNRS, elle a collaboré intensivement avec l'ARES et plus particulièrement avec ses Directions des relations internationales et de la coopération au développement. Depuis plus de 25 ans, son engagement pour l'Afrique et sa détermination à soutenir les transitions démocratiques et les libertés qui en découlent ont fait d'elle l'une des spécialistes les plus reconnues du continent sur ces questions.
Des « Mots et des maux de la transition en Afrique francophone », le titre de sa thèse, au fonds « Regards sur l’Afrique » qu'elle a initié à l'ULB quelques mois avant son départ, Marie-Soleil aura consacré sa vie professionnelle et personnelle à éclairer et à accompagner plusieurs générations de citoyen·nes, de journalistes et d'étudiant·es en journalisme afin qu'ils soient et deviennent les actrices et acteurs de changement que le continent mérite.
Ses enseignements, elle ne les prodiguait pas uniquement dans les auditoires de Belgique ou de nombreux pays africains où elle intervenait. Elle les prolongeait informellement avec passion, rigueur et clairvoyance dans les rédactions des médias ou les Maisons de la presse du continent, ces lieux où elle sentait battre le pouls de la démocratie et où elle vivait, en direct, le printemps des médias africains. Cette connaissance du terrain a enrichi en permanence son parcours académique et a garanti à chacun de ses articles, livres ou conférences le sceau de la sincérité et de la vérité.
Inspirante et visionnaire, elle a marqué la coopération académique de son empreinte. Elle voulait certes que les pays du Sud soient des terrains de recherche et de réflexion pour les académiques belges mais son ambition était que les savoirs et les connaissances du Sud soient reconnus et diffusés à leur juste valeur dans un monde académique très occidentalo-centré.
À la CUD puis à l'ARES, son implication dans les projets de formation auxquels elle a contribué ou qu'elle a initié portent, dans les moindres détails des objectifs et des activités, son ADN : contribuer au renforcement des hommes et des femmes qui par leur métier de journalistes ont décidé de témoigner, honnêtement et souvent au péril de leur vie, de la marche de leur continent, de leur ville ou de leur quartier.
Marie-Soleil, par son énergie, sa créativité et ses intuitions, a été un phare pour toutes ces personnes, journalistes, étudiant·es, collègues et ami·es. L'ARES a également amplement bénéficié de ses éclairages et de son expérience dans les différentes instances qu'elle fréquentait.
L'ARES adresse à son mari, Etienne Minoungou, à ses filles Yaël, Yeelen et Yanaé, et à sa famille, sa profonde sympathie en les assurant que la vision de Marie-Soleil sur la coopération académique rayonnera longtemps au sein de ses équipes.
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À la demande de Marie-Soleil, un fonds a été créé en janvier 2021. Regards sur l’Afrique a pour objet « d’octroyer des aides financières aux étudiant·es de master en journalisme de l’ULB qui souhaitent effectuer un séjour en Afrique pour y mettre en œuvre un projet journalistique (presse écrite, radio, télévision, web, photo) ou une recherche, dans le cadre de leur mémoire ». Celles et ceux qui souhaitent honorer sa mémoire peuvent faire un don sur le compte général externe de l'ULB: BE79 2100 4294 0033 (avec en communication : DON - 5F03Y000186).