ACTUALITÉ

L’ARES finance des masters consacrés à des questions de développement et octroie des bourses à des étudiants issus des 20 pays cibles afin qu’ils puissent suivre ces formations en Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi elles, le master de spécialisation en microfinance organisé conjointement par 3 universités, l’ULB, l’UMONS et Paris-Dauphine, en partenariat avec 5 ONG. Alois Nyanhete, un étudiant zimbabwéen bénéficiaire d’une bourse de l’ARES, a suivi cette formation et l’a terminée «major de promotion » en 2015. Présentation d'une double « success story ».

Le professeur Marc Labie enseigne la Microfinance dans les pays en développement à l’UMONS et à l’ULB. Il co-dirige également le Centre Européen de Recherche en Microfinance (CERMi), une initiative conjointe de l’ULB et de l’UMons, avec les professeurs Szafarz et Hudon.

Le master de spécialisation en microfinance : un lieu de réflexion et de dialogue ouvert aux acteurs de terrain

Le master de spécialisation en microfinance organisé par trois universités, l’ULB, l’UMONS et Paris-Dauphine, vient de célébrer ses 10 années d’existence. Né de la volonté du Professeur Marek Hudon de créer un programme entièrement consacré à la microfinance, il est ultérieurement devenu un master complémentaire, puis un master de spécialisation associant cinq ONG (ADA, BRS, CERISE, SOS Faim et PlaNet Finance).

« Dès le départ », explique le professeur Marc Labie, « il nous a semblé important d’associer des ONG : pour des raisons pratiques, en vue de s’assurer d’un nombre et d’un choix suffisants de possibilités de stages, et pour des raisons liées aux approches et aux perceptions différentes que peuvent avoir les différents acteurs du monde de la microfinance. Nous avons veillé à avoir une diversité d’enseignants et de partenaires présentant des profils et des opinions variés, de sorte que le master soit un lieu d’enseignement et de recherche ouvert et critique en lien avec les acteurs de terrain et la réalité. Cette approche prépare mieux nos étudiants à leurs futures pratiques et expériences professionnelles ».

L’exclusion financière, un problème gigantesque à l’échelle planétaire

Le professeur Marc Labie considère que, même si les espoirs mis dans la microfinance se sont heurtés à la réalité et que les attentes vis-à-vis de celles-ci ont finalement revêtu une dimension plus modeste, l’exclusion financière demeure un problème gigantesque à l’échelle planétaire.

De bons programmes peuvent incontestablement contribuer à améliorer la situation des populations, mais « On doit accepter l’idée que notre travail permet, dans le meilleur des cas, un petit peu de progrès pour beaucoup de gens. Si les problèmes de développement ne vont pas être résolus exclusivement grâce à la microfinance, celle-ci peut avoir un rôle important à jouer. »

Après 10 ans d’existence, ce master de spécialisation en microfinance a aujourd’hui atteint sa vitesse de croisière : il reçoit en moyenne 250 demandes d’inscriptions par an et sélectionne parmi elles 40 à 50 étudiants. « Cette limitation vise à maintenir la qualité pédagogique et un encadrement efficace des stages. Nous veillons à avoir une diversité de profils en termes d’expérience de travail et d’origine ainsi qu’un équilibre de genre. Dans le processus de sélection et la constitution des groupes, nous nous basons à la fois sur ces critères, sur l’excellence des résultats académiques et sur l’expérience professionnelle de terrain dans un ou des pays où la microfinance se développe».

L’objectif de ce master est de fournir aux étudiants sélectionnés une « comprehensive introduction », c’est-à-dire une introduction complète, variée et diversifiée à tous les aspects de la microfinance.

Il ne s’adresse donc pas à des experts en microfinance, mais à des personnes en début de carrière qui souhaitent approfondir leur pratique ou encore compléter leur expérience en développement par la microfinance. Pour sélectionner les candidats au master, ses organisateurs accordent donc une importance particulière à leur lettre de motivation.

La moitié des étudiants du Sud sont des boursiers de l’ARES

Les étudiants sont issus tant du Nord (50 %) que du Sud (50 %). Parmi ceux-ci, la moitié d’entre eux sont des boursiers de l’ARES et beaucoup sont issus de l’Afrique. En moyenne, une vingtaine de nationalités sont représentées dans ce master. Les étudiants peuvent avoir une formation initiale en économie, en commerce, en finance, en gestion ou autre. « Nous voulons êtres interdisciplinaires et accueillir des étudiants qui ont des profils et expériences professionnelles variés» précise le Professeur Marc Labie.

Alois Nyanhete : « contribuer à la promotion de l'inclusion financière au Zimbabwe »

actu microfinance 2015 aloys

Aloys Nyanhete à l'issue de sa formation / © L.A. Hondekyn

L’un des étudiants de ce master de spécialisation, qui a terminé « major » de la promotion 2014-2015, est précisément un étudiant du Zimbabwe qui a bénéficié d’une bourse de l’ARES. En s’inscrivant, Alois Nyanhete poursuivait l’objectif double d’acquérir les compétences lui permettant de contribuer de manière plus significative à la promotion de l'inclusion financière au Zimbabwe et de développer le centre de recherche en microfinance que l'Université nationale des Sciences et de la technologie (NUST) du Zimbabwe vient de créer. Ce centre offrira également des conseils et des formations aux institutions de microfinance zimbabwéennes.

Avant de venir étudier en Belgique, Alois Nyanhete avait créé avec Tafadzwanashe Zinyoro, un autre boursier de l’ARES qui a également suivi cette formation, une institution de microfinance qui sera opérationnelle prochainement et qui comportera une dimension sociale importante en faveur de l’amélioration des conditions de vie de communautés défavorisées au Zimbabwe.

Un réseau de relations avec des chercheurs et praticiens du monde entier

Alois Nyanhete estime avoir trouvé dans ce master les connaissances et les compétences complémentaires qu’il recherchait pour réaliser et développer ses projets, d’autant qu’il aborde à la fois les aspects théoriques et pratiques de la microfinance.

Cette formation lui a également procuré l'opportunité de construire un réseau de relations avec des chercheurs, d’experts et des praticiens du monde entier, ce qui lui sera d’un grand soutien pour développer des projets dans son pays d'origine. Il estime que rencontrer ces personnes lui a permis d’améliorer sa connaissance du fonctionnement du monde des affaires de la microfinance dans diverses parties du monde, en particulier comment les produits et services sont adaptés aux besoins spécifiques des différentes communautés avec lesquelles les institutions de microfinance opèrent.

  

EN SAVOIR + :  rendez-vous sur www.europeanmicrofinanceprogram.org

Actualités
Actualités