Malgré une année académique 2019-2020 marquée par la crise sanitaire et une organisation des cours à distance une partie de l’année, les statistiques de réussite issues de l’enseignement supérieur non universitaire montrent une augmentation significative des réussites complètes. En 2019-2020, 41 % des étudiantes et étudiants avaient réussi 60 crédits (sur 60), pour seulement 26 % en 2018-2019, soit une augmentation de 15 points de pourcentage.
Le graphique ci-dessous reprend les derniers chiffres reçus concernant le taux de réussite dans les hautes écoles (HE) et dans les écoles supérieures des arts (ESA). Il ne reprend que les étudiants de première génération[1] qui ont un programme annuel d’études (PAE) de 60 crédits et compare donc les étudiants de première génération de 2018-2019 avec ceux de 2019-2020 (qui sont donc par définition des étudiants différents).
Ce graphique montre clairement l'augmentation de la proportion d'étudiantes et étudiants qui réussissent l'ensemble de leur PAE (catégorie "60 crédits"). Concrètement, on passe de 26 % de réussites complètes en 2018-2019 à 41 % en 2019-2020, soit une augmentation de 15 points de pourcentage.
Il n’y a pas encore d’étude menée afin d’expliquer cette augmentation de réussites. Cependant,
plusieurs hypothèses peuvent être avancées :
les périodes de confinement ont poussé les étudiantes et étudiants à travailler davantage ;
certains professeurs ont modifié leur façon d’enseigner en privilégiant les petits groupes de travail, ce qui a permis un meilleur accompagnement de la part du corps professoral ;
le mode d’évaluation a été modifié (examens remplacés par des travaux notamment).
Enfin, la catégorie "0 crédit" mélange, sans que l'on puisse les distinguer, les étudiants qui passent leurs examens et ratent l'ensemble de leur cours et les celles et ceux qui abandonnent sans le déclarer formellement à l'établissement. Ainsi, la diminution de cette catégorie pourrait s’expliquer par la diminution du nombre d'abandons.
Les femmes réussissent mieux
Un second graphique fait, quant à lui, état du pourcentage de crédits acquis par les étudiants avec une perspective de genre. L’utilisation de pourcentages à la place du nombre absolu est privilégiée parce que cela permet de comparer avec plus d’exactitude des étudiantes et étudiants qui ont des PAE différents. En effet, suite à la mise en place du décret paysage, une logique d’accumulation de crédits s’est installée et il est autorisé de reporter certains crédits de première année en deuxième année par exemple, ou d’en anticiper.
Ce graphique reprend l'ensemble de la population étudiante, quel que soit leur PAE. Les différentes catégories indiquent le pourcentage du PAE acquis (ratio crédits acquis/crédits inscrits).
La catégorie 0-9 % est sensible à la même remarque que pour la catégorie "0 crédit" du graphique précédent.
On remarque que les variations sont similaires que dans le graphique précédent, mais on note une différence de genre pour les deux catégories extrêmes : la diminution de proportion de la catégorie 0-9 % est plus faible chez les femmes et, à l'inverse, l'augmentation dans la catégorie 100 % est plus forte chez celles-ci.
Pour conclure, ces deux graphiques démontrent que, bien que l’année académique 2019-2020 ait été compliquée tant pour le corps professoral que pour la population étudiante, les taux de réussite n’ont pas été affectés négativement. Au contraire, malgré un enseignement à distance et un contexte de crise sanitaire, les étudiantes et étudiants sont plus nombreux à avoir validé la totalité de leurs crédits. Ces bons résultats reflètent l’effort conjoint des professeurs et des étudiants qui ont su faire preuve de résilience alors qu’un nouveau type d’enseignement se mettait en place dans l’urgence.
Origine des données
La base de données SATURN est une base de données à des fins statistiques qui reprend les inscriptions dans l'enseignement supérieur non universitaire en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Elle est basée sur une collecte annuelle organisée par l'ARES depuis 2014. Lors de cette collecte, chaque établissement transmet ses informations concernant les inscriptions de l'année académique en cours ainsi que les résultats obtenus par les étudiantes et étudiants lors de l'année académique précédente.
[1] étudiants inscrits pour la première fois dans l’enseignement supérieur en première année du premier cycle (bachelier).
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