Midis de l'ARES

Dans la seconde moitié des années 90, l’État belge déléguait aux universités la conception et la gestion des programmes du volet académique de la coopération belge au développement dont elles assuraient jusqu’alors la seule exécution.

La coopération académique telle qu’on la connaît aujourd’hui s'est construite en développant des modèles de partenariat alors inédits, comme la coopération institutionnelle, fondée sur une collaboration de long terme entre une université partenaire et plusieurs de ses homologues du « Nord ». Au fil des années, elle s'est aussi progressivement adapatée, en particulier aux tendances internationales du secteur, notamment l'agenda pour l'efficacité de l'aide et, dans leur sillage, aux réformes successives de la Coopération belge.

Vingt ans plus tard, que peut-on en dire ? Ces adaptations ont marqué, pour certains, la coopération académique d'une empreinte technique parfois difficilement conciliable avec la nature même de l’esprit académique. L'instauration du modèle méthodologique du cadre logique, le fleurissement du jargon ou la légitimation par l’« expertise externe » devaient-ils, par exemple, nécessairement conduire à de meilleurs résultats ? Avec le recul, les notions de partenariat et de « coopération qualifiante » résistent-elles à l’analyse ?

Fin 2015, les presses universitaires de Namur publient Coopération, Développement, Université : subtil (dés)équilibre*, un ouvrage de réflexion articulant les contributions de plusieurs acteurs de la coopération académique, principalement issus des sciences humaines, autour d’une réflexion volontairement provocatrice du professeur Jacques Fierens (UNamur). Objectif : jeter un regard (auto)critique sur la coopération académique « Nord-Sud » et proposer une vision à plusieurs voix de la coopération universitaire au développement en décortiquant ses enjeux et en passant en revue ses principaux acteurs. Le développement : lutte contre la pauvreté et les inégalités, ou levier de « croissance économique inclusive » avant tout ? La coopération : dynamique d’écoute et d’apprentissage désintéressée et équilibrée au service des missions de l’enseignement supérieur ou feinte réciprocité ? Cette coopération est-elle en définitive si spécifique ou n’est-elle « simplement » qu’une coopération académique comme les autres, mais dans un contexte particulièrement complexe ?

Introduit et animé par le professeur Marcel Rémon (UNamur), le Midi de l’ARES réunira, aux côtés de Jacques Fierens, trois des contributeurs à l’ouvrage et le professeur Vincent Wertz (UCL), actuel président de la Commission de la coopération au développement de l’ARES. Il s’agira d’ouvrir la réflexion sur le rôle et les enjeux de la coopération académique, en répondant notamment à des interrogations telles que : Y a-t-il vraiment coopération ou simple transfert de savoir ? Peut-on vraiment faire de la recherche de haut niveau avec le Sud ? Quel intérêt y a-t-il pour le Nord, s’il y en a un ? Une coopération académique équilibrée, est-elle possible ?

*Coopération, Développement, Université : subtil (dés)équilibre. Edité sous la direction de Marcel Rémon, Presses Universitaires de Namur, Collection Eclairage Nord/Sud, 141 p., 2015.
Autour d’une réflexion de Jacques Fierens
Avec les contributions de : Monique Goyens, Naji Habra, Charles Kabwigiri, Stéphane Leyens, Michel Molitor, Bernard Mumpasi Lututala, Charles Ntampaka, Marcel Rémon, Benoît Rihoux.

 

Qui ?

Marcel Rémon
Directeur de la FUCID et professeur à l’UNamur. Il coopère principalement avec les universités du Burundi et de la République démocratique du Congo.

Intervenants :

  • Jacques Fierens, professeur à l’UNamur, à l’ULg et à l’UCL.
    Il est engagé dans la coopération académique depuis de nombreuses années, au Burkina Faso, en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi.
  • Michel Molitor, professeur émérite de l’UCL.
    Il a également enseigné en Amérique latine. Il a été président de la Commission universitaire pour le développement du Conseil interuniversitaire de la Communauté française (aujourd’hui Commission de la coopération au développement de l’ARES) de 1996 à 2000.
  • Charles Ntampaka, chargé de cours à l’Université nationale du Rwanda.
    Il appartient actuellement au cadre scientifique de la Faculté de droit de Namur. Il est spécialiste du droit de la famille et du droit coutumier rwandais.
  • Vincent Wertz, professeur à l’UCL.
    Il est l’actuel président de la Commission de la coopération au développement de l’ARES.

Quand ?

Mercredi 13 avril 2016, dès 11h30
Fin à 14h00

  • 11h30 : accueil des participants – sandwiches lunch
  • 12h00 : introduction par Marcel Rémon
  • 12h30 : débat avec les intervenants
  • Échange avec les participants

Quoi ?

Les Midis de l'ARES sont des conférences-débats organisées à l'ARES à l'heure du déjeuner (Bruxelles, 12h-14h) autour de questions liées à l'enseignement supérieur, à son internationalisation, à la coopération académique au développement, etc. Structurés autour de l'intervention d'un expert ou de plusieurs panélistes, les Midis de l'ARES sont conçus comme un espace de valorisation d'initiatives ou de travaux de recherche, de réflexion et d'échange constructif entre tous les acteurs intéressés par les questions abordées, qu'ils soient académiques, chercheurs, étudiants, issus des ONG, du monde politique ou de l'entreprise...

Où? 

ARES, rue Royale 180 (5e étage) à 1000 Bruxelles

 

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