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La coopération universitaire au développement est récompensée : le professeur Mondher El Jaziri a reçu le titre de Docteur Honoris Causa de l’Université d’Antanarivo-Madagascar. Mondher El Jaziri est professeur à la faculté des sciences de l’ULB et vice-président de la Commission de la coopération au développement de l’ARES. En novembre dernier, l’Université d’Antananarivo, Madagascar, lui a décerné les insignes de docteur honoris causa pour  sa  contribution à la conservation et à la gestion durable des ressources génétiques locales, principalement les plantes médicinales. Le titre de Chevalier de l’Ordre National lui a également été décerné par le président de la République de Madagascar. 

Mondher El Jaziri nous parle de sa rencontre avec  Madagascar ainsi que des travaux de recherche qu’il y a menés et qui lui ont valu ces distinctions.

« Des résultats et du changement » 

« Mon histoire avec Madagascar a commencé il y a 15 ans. Je suis biologiste de formation et  j’ai fait ma thèse de doctorat dans le domaine de la pharmacognoisie. Je m’intéresse aux plantes médicinales et je me suis donc rendu à Madagascar pour visiter des parcs naturels et surtout pour rencontrer des scientifiques malgaches qui travaillent dans le domaine des plantes médicinales et de la valorisation de cette biodiversité locale. Explorer des pays riches en biodiversité, c’est un peu le rêve de tout biologiste…

Sur place, j’ai visité l’Institut malgache de recherche appliquée. L’IMRA, est en réalité une fondation créée par le professeur Albert Rakoto Ratsimamanga, biologiste, médecin, chimiste, qui a été directeur de recherche au CNRS et également diplomate. Il avait effectué des recherches sur des plantes médicinales de l’île, obtenu des brevets et dédié son importante fortune personnelle à l’IMRA qui soignait des malades avec ses remèdes traditionnels réalisés à partir des  plantes locales.

J’avais été impressionné par la démarche du Professeur Ratsimamanga et eu l’occasion d’en discuter avec lui : il m’avait expliqué que des personnes venaient à Madagascar  pour récolter du matériel végétal dans les forêts d’une manière totalement irraisonnée et qu’il craignait la disparition de certaines espèces endémiques et extrêmement importantes dans la pharmacopée locale. Il pressentait clairement une menace sur ce patrimoine national : les plantes médicinales malgaches.

Cette rencontre a motivé une demande auprès du CIUF (aujourd’hui l’ARES) d’un premier projet de recherche pour le développement « Biodiversité et biotechnologie à Madagascar ». L’objectif était d’apporter des solutions pour la préservation des espèces médicinales malgaches les plus menacées.

Ce projet a notamment débouché sur la création de la première banque de plantes médicinales in vitro de Madagascar. C’est peut-être même la première banque de sauvegarde de plantes médicinales au monde.  Il s’agissait d’un projet de transfert de technologie Nord-Sud au service d’une problématique rencontrée localement.

Depuis lors, j’ai développé d’autres projets avec l’Université d’Antananarivo à laquelle l’institut de recherche appliquée est intimement lié. Il s’agit essentiellement de projets visant la valorisation de ce patrimoine local par des approches biotechnologiques raisonnées.

Je considère ce titre de docteur honoris causa comme  une reconnaissance, par mes collègues de cette université, des activités de recherche que nous menons ensemble depuis 15 ans. Il renforce nos collaborations et traduit la reconnaissance de ce que nous apportons : des résultats et du changement. »

 

 

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