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Avec le soutien de l’ARES, l’Université du Burundi a relevé un défi de taille : créer la première École doctorale pluridisciplinaire du pays, alliant sciences humaines, sociales, naturelles et de la vie. Un projet ambitieux, né en 2017, pour répondre à l’urgence d’une recherche de haut niveau, ancrée localement et connectée au monde.
En quelques années, cette École doctorale est devenue un véritable moteur de transformation académique. Grâce à des projets complémentaires de l’ARES – Appui Institutionnel, PFS… – 26 doctorant·es ont pu bénéficier d’un accompagnement structurant en Belgique, avec un taux de retour au pays exceptionnel de près de 80 %. Ce dynamisme a été renforcé par une synergie stratégique avec d’autres acteurs, notamment le VLIRUOS, élargissant l’impact au niveau régional.
Cinq ans après sa création, l’École accueillait 250 doctorants venant du Burundi, de la RDC, du Ghana, du Tchad et de la Belgique. Plus de 200 encadrants internationaux, issus de 60 universités et laboratoires sur les cinq continents, participant activement à leur formation. Le fruit de ces collaborations ? Plus de 90 publications scientifiques, 15 thèses soutenues, et 60 autres en préparation.
Aujourd’hui, l’École doctorale de l’Université du Burundi est une locomotive pour la formation doctorale en Afrique de l’Est et acteur académique de référence, tant au niveau régional qu’international.
Au Vietnam, un projet mené par le professeur Marc Muller (ULiège), en partenariat avec l’Université nationale du Vietnam (VNU-BIOL), l’UMONS, l’UNamur et plusieurs experts belges, a révélé le potentiel thérapeutique de plantes médicinales utilisées depuis des siècles dans la médecine traditionnelle. Plus de 12 000 espèces végétales sont recensées dans le pays, dont près de 4 000 sont employées à des fins médicinales – un patrimoine encore largement sous-exploité.
En collaboration étroite avec des tradipraticiens et des chercheurs vietnamiens, l’équipe a identifié de nouvelles espèces prometteuses, standardisé les méthodes d’extraction, validé scientifiquement les propriétés de certaines plantes (anti-inflammatoires, anticancéreuses, antifongiques) et développé une base de données dédiée à leur utilisation durable, tant médicale que commerciale.
Des retombées concrètes à plusieurs niveaux
- Scientifiques : 12 publications internationales, validation de l’efficacité de nombreuses plantes, standardisation des procédés d’extraction.
- Sociales : renforcement du dialogue entre science et médecine traditionnelle, réponse aux attentes des communautés locales, implication des tradipraticiens.
- Économiques : premières opportunités de valorisation commerciale, soutien à l’émergence d’un secteur phytothérapeutique local, amorce d’une étude complète de la chaîne de valeur (2024–2029).
Trois doctorantes vietnamiennes ont également soutenu leur thèse en co-tutelle avec des universités belges, consolidant l’expertise locale dans ce domaine stratégique pour la santé et l’innovation.
Ce projet, clôturé en 2022, se prolonge depuis 2024 avec une nouvelle phase dédiée à l’étude des débouchés économiques et à la structuration d’un secteur durable autour des plantes médicinales, en phase avec les Objectifs de Développement Durable (ODD 3).
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À Madagascar, deux projets de recherche sur les concombres de mer ont conduit à la création d'une start-up innovante, Indian Ocean Trepang (IOT), qui transforme les découvertes scientifiques en opportunités économiques durables. IOT travaille désormais avec cinq villages et 180 familles de pêcheurs, fournissant un revenu supplémentaire à environ 600 personnes, qui est principalement investi dans l'éducation des enfants. En valorisant une ressource marine très prisée en Chine, le projet contribue également à redonner aux femmes un rôle central dans l'économie locale.
Autre succès majeur : Gildas Todinanahary, doctorant impliqué dans le projet, est aujourd'hui directeur de l'Institut des pêches de Toliara, preuve que la recherche peut également former des leaders du développement local.
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À Figuig, dans l’est du Maroc, un projet mené par l’ULB, l’Université Mohammed Ier et plusieurs partenaires marocains et belges valorise les déchets de palmiers dattiers en compost enrichi en mycorhizes. Ce procédé innovant permet de restaurer des sols dégradés, de lutter contre les maladies liées à la culture du palmier et d’offrir des solutions durables face à la sécheresse, exacerbée par le changement climatique.
Ce projet mobilise un large éventail d’acteurs — chercheurs, collectivités, entreprises, associations, femmes et jeunes — autour d’un objectif commun : renforcer la résilience des oasis à travers une filière agricole circulaire et durable.
Des retombées multiples
- Scientifiques : développement d’un compost innovant, lutte contre les pathogènes du palmier-dattier, réponse aux défis posés par l’aridification.
- Sociales : création d’emplois pour les jeunes et les femmes, réduction de la migration interne, ancrage territorial des compétences, formation d’une nouvelle génération de chercheurs engagés.
- Économiques : dynamisation de la filière phoenicicole, pilier économique pour plus de 1,4 million de personnes dans les régions oasiennes, représentant jusqu’à 60 % de leurs revenus.
Ce modèle intégré, alliant innovation agronomique, inclusion sociale et transition écologique, est en cours de déploiement dans d'autres régions et pourrait structurer un secteur vert stratégique à l’échelle nationale.
EN SAVOIR + : découvrez en plus sur le projet.
Des projets de recherche menés à Madagascar et au Burkina Faso ont mis en lumière les enjeux éthiques liés à l’utilisation des médecines traditionnelles dans la découverte de nouveaux médicaments. En étroite collaboration avec des communautés locales et des institutions académiques, ces initiatives ont permis d’explorer les dimensions éthiques, culturelles et scientifiques de l’exploitation des ressources biologiques et des savoirs autochtones.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui encourage depuis 1978 l’intégration des médecines traditionnelles dans les systèmes de santé. Pourtant, l’expérience de terrain a révélé une réalité plus complexe.
L’expérience a mis en évidence des pratiques d’appropriation, souvent menées par des entreprises occidentales, qui marginalisent les détenteurs originels des savoirs, reproduisent des inégalités économiques et renforcent une hiérarchie entre savoirs scientifiques et traditionnels.
Au-delà de la biopiraterie, l’intégration unidirectionnelle des médecines traditionnelles dans le modèle biomédical entraîne des injustices épistémiques, en délégitimant des systèmes de soins culturellement ancrés.
Impact concret : des pratiques de recherche repensées
Ces travaux ont conduit à :
- Promouvoir des partenariats équitables avec les communautés, incluant reconnaissance formelle et partage des bénéfices.
- Remettre en question les approches d’intégration existantes, en valorisant la coexistence des savoirs sur un pied d’égalité.
- Adopter une posture réflexive et critique pour éviter les logiques extractives encore présentes dans certains cadres de recherche.
En apportant une lecture critique des rapports de pouvoir entre savoirs scientifiques et traditionnels, ces projets ont contribué à faire émerger une recherche plus juste, plus collaborative, et respectueuse de la diversité des savoirs.