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Un boursier de voyage de l'ARES remporte le prix Ingénieurs sans frontières - Philippe Carlier 2018

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« Conscientiser les étudiants et les ingénieurs en Belgique afin de les rendre plus responsables de leurs impacts sociétaux », c'est l'un des objectifs que s'est fixés Ingénieurs sans frontières (ISF) en valorisant des travaux de fin d'études dans le cadre de ses prix « Ingénieurs sans frontières ». Cette année, l'association a tenu à récompenser deux types d'engagement : l'engagement environnemental et l'engagement envers les pays en développement. Cap sur les lauréats de ces deux catégories !

Ingénieurs sans frontières (ISF), association de coopération au développement créée il y a plus de 30 ans par la Fédération royale des associations belges des ingénieurs civils, ingénieurs agronomes et des bio-ingénieurs (FABI), poursuit l'objectif d'améliorer les conditions de vie dans les pays du Sud grâce à des technologies appropriables.

L'association travaille en partenariat avec l’Afrique francophone subsaharienne sur des projets innovants et des solutions concrètes et durables qui touchent à la fois l'assainissement, la gestion et la valorisation des déchets, l'énergie et l'accès à l'eau.

Depuis la Belgique, ISF collabore avec des ingénieurs, pour la plupart bénévoles, et avec certains de leurs collègues du Sud avec l'ambition de sensibiliser et conscientiser les étudiants, futurs ingénieurs, et les ingénieurs de Belgique quant à leurs impacts sociétaux.

Dans cette optique, ISF décerne chaque année un prix récompensant un travail de fin d'études (TFE) consacré à une thématique définie par l'association. C'est ainsi que le 11 décembre dernier, ISF a remis les prix Ingénieurs sans frontières 2018 à deux étudiants partageant les valeurs de l'association.

Deux catégories étaient mises à l'honneur cette année : le prix Philippe Carlier, décerné depuis 12 ans, et le prix Ingénieurs citoyens, qui connaissait sa toute première édition. Le prix Philippe Carlier récompense un TFE contribuant significativement au développement ou à l’adaptation de technologies répondant aux besoins exprimés dans les pays en développement. Quant au prix Ingénieurs citoyens, il récompense un TFE dont la technologie ou la technique répondent aux Objectifs de développement durable ou visent à stimuler les transitions durables ou les technologies inclusives.

La remise des prix s'est déroulée à l'issue d'une conférence de Pierre Collière, chargé de projet - référent agroécologie et gestion des ressources naturelles auprès d'Eclosio, l'ONG de l'Université de Liège, intitulée « Agroécologie et coopération : vers des systèmes alimentaires durables ».

 

And the winners are...

Un engagement tourné vers les pays en développement

Le prix Philippe Carlier revient cette année à un étudiant de l'Université libre de Bruxelles (ULB), Martin Delobbe, pour son TFE intitulé « Conception et réalisation d’une solution permettant la centralisation et la visualisation de données de monitoring provenant de centres de santé en RDC ».

 

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Martin Delobbe, lauréat du prix Philippe Carlier 2018 © Bruno Kestemont

Son mémoire intervient comme réponse au besoin exprimé localement de monitorer les éléments hardwares et softwares d'un système d'information hospitalier adapté aux centres de santé à faible ou moyen budget dans les régions n’ayant qu’un accès limité à l’électricité : le système CERHIS.

Le travail comportait deux volets. Le premier a couvert la réalisation d’une solution de monitoring permettant de détecter les pannes et les situations instables du système : lorsqu’une telle situation se produit, des SMS sont envoyés depuis les centres de santé impactés aux techniciens pour les avertir. La deuxième partie du travail mené a, quant à elle, consisté en la réalisation d’un système de centralisation des SMS de monitoring de manière à pouvoir visualiser les centres de santé sur une carte et à consulter les « paramètres vitaux » du système d'information de chacun d'entre eux.


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Martin Delobbe formant son collègue kinois à l'installation des systèmes de monitoring © Martin Delobbe

La combinaison des deux volets de ce travail permet aujourd’hui de minimiser les déplacements des techniciens, ainsi que d'assurer une meilleure supervision de l'infrastructure des centres de santé.


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Martin Delobbe et ses confrères informaticiens en récolte des feedbacks nécessaires à la poursuite du mémoire © Martin Delobbe


Prix Ingénieurs citoyens : un engagement pour le développement durable
 

Pour ne plus avoir à écarter de candidatures lorsqu'un TFE « dévelopment durable » n’avait pas été effectué dans un pays en développement, ISF a créé un nouveau prix : le prix Ingénieurs sans frontières – Ingénieurs Citoyens.

Il partage les mêmes objectifs de sensibilisation que son aîné et est également ouvert aux diplômés de toutes les universités et hautes écoles du pays, toutes communautés linguistiques confondues.

Pour la première édition de ce prix, ISF a récompensé un étudiant de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), Erik Pelicaen, pour son TFE intitulé « Development of an adaptive shading device using a biomimetic approach. Redesign of the South facade of the Arab Institute ».


Un travail rendu possible grâce au soutien de l'ARES

Pour réaliser son travail de terrain, Martin Delobbe a bénéficié d'un soutien de l'ARES via son programme de Bourses de voyage. C'est également le cas pour Lucas Lecomte, autre candidat nominé pour le prix Philippe Carlier.

Grâce à ce programme, les étudiants souhaitant effectuer un séjour dans un pays en développement dans le cadre de leur travail de fin d'études (ou pour réaliser un stage) peuvent bénéficier d'un financement de l'ARES pour leur déplacement et/ou leur séjour sur place. Chaque année, au moins 130 étudiants bénéficient d'un tel coup de pouce.

 

EN SAVOIR + :

Ingénieurs sans frontières
Le programme Bourses de voyage de l'ARES

 

 

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Climat : les établissements d’enseignement supérieur invités à informer leurs étudiants des aménagements en faveur de la mobilisation du 14 février

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Dans le cadre de la mobilisation des jeunes en faveur du climat, l’ARES invite l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles à communiquer à leur communauté académique les éventuels aménagements mis en place à l’occasion de la marche pour le climat prévue ce jeudi 14 février.

Le Conseil d’administration de l’ARES de ce mardi 12 février a évoqué les « marches pour le climat », auxquelles se sont déjà joint·e·s en nombre les étudiantes et les étudiants de l’enseignement supérieur.

Il s’est félicité de la capacité des jeunes à ainsi se mobiliser pour des causes aussi importantes et de portée universelle.

Il a pris acte de différentes initiatives prises par certains établissements d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles dans le but de ne pas pénaliser celles et ceux qui sont engagés dans cette démarche, tout en veillant à ne pas hypothéquer la réussite d’une année académique par des emplois du temps qui seraient perturbés de manière répétitive.

L’ARES recommande dès lors que, pour la journée du jeudi 14 février, l’ensemble des établissements communiquent à leurs étudiantes, étudiants et personnels les dispositions qu’ils auraient prises visant, sans perturber le déroulement d’activités difficilement « différables » (laboratoires, par exemple), à modifier les calendriers des activités d’enseignement.

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Développement durable - HERA Awards 2019 : cérémonie de proclamation

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Les Higher Education Research Awards for Future Generations (HERA), décernés par la Fondation pour les générations futures, récompensent des mémoires de Master et des thèses de doctorat qui se distinguent par leur démarche systémique (à 360°) et la valeur ajoutée sociétale de leurs travaux. Suite à l'appel à candidatures pour l'édition 2019, neuf prix seront décernés lors d'une cérémonie de proclamation qui aura lieu le 9 mai.

Pour cette septième édition, un Doctoral Thesis Award (bisannuel et ouvert à toutes les disciplines) ainsi que 8 Master’s Thesis Awards - dans le domaine des systèmes alimentaires, de la santé, l’architecture, le design et l'ingénierie, la finance responsable, l’économie coopérative, les technologies de l'information et la démocratie délibérative - seront remis.

La cérémonie de remise de prix sera précédée par 4 Learning Labs Sustainable Development, qui s’adressent en particulier aux étudiant·e·s de l’enseignement supérieur. Ces ateliers interactifs mettront en lumière les travaux des lauréat·e·s et nominé·e·s des HERA Awards 2019 et permettront d’échanger avec eux et des membres de la communauté HERA sur les enjeux de développement soutenable.

Venez découvrir des jeunes plein·e·s d'imagination et engagé·e·s pour un monde plus soutenable, plus juste et plus équitable !

 

Jeudi 09.05.2019

« HERA Awards 2019 : cérémonie de proclamation »
 

Bruxelles · USL-B · 14h00-20h00

INSCRIPTION
 

 

Où ?

Université Saint-Louis - Bruxelles
Auditoire « Ommegang »
Rue de l’Ommegang 6 
1000 Bruxelles


Quand ?

Le jeudi 9 mai 2019 de 14h00 à 20h00


Inscription ?

L'inscription est gratuite mais souhaitée

 

EN SAVOIR+ : consultez le programme de la cérémonie

 

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Digital 4 Development : proposez votre idée innovante ou votre projet de startup et concourez pour le Prix D4D de la Coopération belge !

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Étudiant ? Doctorant ? Jeune chercheur ? Équipe de recherche ? Vous avez une idée innovante dans le domaine de la digitalisation pour le développement ? Un projet de start-up qui peut faire la différence pour le développement durable dans les pays du Sud ? Inscrivez-vous et concourez dans la catégorie « iStartUp » du Prix Digital 4 Development de la Coopération belge et décrochez un stage au sein d’un incubateur d’entreprises belge d'une valeur de 25 000 euros.


Le prix de la Coopération au développement fait place cette année au prix Digitalisation pour le Développement (D4D). Il récompensera les initiatives originales qui utilisent la digitalisation et les nouvelles technologies de manière créative et innovante comme levier de développement au service des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en septembre 2015 par la communauté internationale pour la période 2015-2030.

 

Qui ?

Le prix D4D - catégorie « iStartUp » s’adresse aux étudiants de bachelier ou de master, aux doctorants, aux jeunes chercheurs, aux équipes de recherche, mais aussi aux partenariats public-privé (PPP), aux ONG, aux initiatives du quatrième pilier et au secteur privé. Les candidats doivent être belges, ressortissants de l’UE (y compris les personnes jouissant en Belgique d’un droit de séjour illimité) ou originaires de l’un des pays partenaires de la Coopération belge au développement (voir l'article 3 du règlement), et actifs dans la digitalisation pour le développement moyennant un lien évident avec la Belgique.

 

Comment ?

Les étudiants, doctorants et chercheurs peuvent directement soumettre une idée de projet ou de startup pour la catégorie « iStartUp » du Prix. Les propositions d'équipes de recherche peuvent émaner d’une ou de plusieurs universités / hautes écoles / institutions de recherche de Belgique ou d’un pays partenaire, la préférence allant aux collaborations (inter)nationales plutôt qu’aux travaux individuels.

Pour appuyer leur dossier, les candidats ​devront réaliser un pitch vidéo d'un maximum de 3 minutes dans lequel l’idée innovante /​ou le projet de ​startup est ​présenté sur la base des questions d'orientation suivantes :​ le iStartUp contribue​-t-il​ à un développement durable au Sud ​?​ Est-il innovant et original​ ​? ​L’innovation digitale mise en œuvre dans le projet va​-t-elle​ au-delà des méthodes de développement traditionnelles et classiques dans le domaine concerné ? À terme, l’idée générera-t-​elle un impact au niveau local et/ou global et contribuera-t-​elle à un environnement plus porteur pour la digitalisation pour le développement ?​ ​Le iStartUp s'adresse-t-il à tous les acteurs de la société ​? (inclusion digitale)​.​

 

> Les 6 étapes pour soumettre votre candidature


Le prix D4D nomine​ra​ au maximum 9 candidatures ​et 3 lauréats recevront un prix dont 1 dans la catégorie « iStartUp » (2 lauréats seront proclamés dans la catégorie « iStandOut » pour laquelle les candidatures sont proposées par les acteurs de la Coopération belge)​.

Les lauréats seront proclamé​s​​ à l’automne​ 2016 lors du salon des innovations et les prix seront remis au ​Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC) par ​le ministre de la Coopération au développement et de l'Agenda numérique, Alexander De Croo​​.​ Les lauréats pourront présenter leur projet lors de la cérémonie et, comme tous les nominés, réseauter à cette occasion avec plusieurs experts de réputation (inter)nationale.​

Clôture de l'appel à candidatures : le 20 juin 2016.

 

EN SAVOIR + : Pour plus d'information au sujet du Prix, des conditions d'éligibilité et des modalités de participation, rendez-vous sur http://prized4d.africamuseum.be/fr

 

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Cuba : l’agroécologie au service d’un chocolat d’excellence

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Le prof. Pierre Bertin (UCL) a bénéficié d’un financement de l’ARES pour mener des recherches en faveur de l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente (Baracoa) à Cuba. De son côté, Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et fervente défenderesse du « bean-to-bar », a suscité la création d’une tablette de chocolat à partir des fèves exceptionnelles du terroir de Baracoa. Interview et regards croisés d’un scientifique et d’une experte en cacao, tous deux en recherche d’excellence.

La recherche scientifique et la formation de personnel hautement qualifié sont un leitmotiv des activités de coopération au développement. « C’est l’appui à une formation de qualité que nous pouvons apporter » nous déclare d’emblée Pierre Bertin, que nous avons rencontré dans son bureau de l’Earth and Life Institute et de la faculté des bioingénieurs de l’UCL. 

Il commence par nous parler de ses convictions personnelles. « J’ai étudié l’agronomie parce que je voulais participer au développement durable. Il est au cœur de mes préoccupations et, en faisant de la coopération au développement, je recherche la jonction entre le développement durable et celui des pays du "Sud", deux dimensions du développement qui ont toujours été présentes dans les différents projets interuniversitaires auxquels j’ai contribué ».

L’un de ces projets de recherche1, Pierre Bertin l’a mené à Cuba, dans la région de Baracoa. L’ambassade de Belgique l’a contacté suite à l’initiative de deux chercheurs cubains qui estimaient que la production de cacao devait être améliorée : ils avaient constaté que des aspects qualitatifs de la filière devaient être revus, à commencer par la sélection de cabosses de qualité et les aspects phytosanitaires de la culture.

actu Bertin Cacao cabosse

© Ph. Bertin

Les aspects de la postrécolte posaient problème, en particulier la fermentation, une phase très délicate dans le cas du cacaoyer car les graines de la cabosse ne sont pas dormantes. Pierre Bertin nous explique que « dès que la cabosse est à maturité, il faut la cueillir, enlever les graines et mettre immédiatement celles-ci en fermentation. Cette phase pose un énorme problème à Cuba car le transport par camion ou par charrette, des champs reculés vers les petites usines de transformation, est irrégulier et difficile. Les fèves pourrissent en quelques jours, c’est-à-dire avant d’arriver à l’usine où doit se faire la fermentation. » Les étapes suivantes, c’est-à-dire la torréfaction, qui permet d’obtenir la poudre de cacao, et la fabrication du chocolat posaient également problème.

 

La formation au service du développement durable

À Cuba, les propriétaires sont rassemblés en coopératives qui comprennent toutes leur vulgarisateur, le technicien responsable de la transmission des connaissances au bénéfice des agriculteurs. Il est la première personne de contact lorsqu’un agriculteur rencontre un problème. C’est lui qui se met en relation avec la station de recherche de l’UCTB Baracoa pour envoyer des conseillers. Pierre Bertin précise qu’il est donc nécessaire que ces personnes soient correctement formées. « À la station de Baracoa, on a formé des phytopathologistes et des techniciens, et renforcé le système des formations dispensées par les techniciens aux paysans. Il s’agit donc d’un renforcement des capacités. »

Il estime qu’à Cuba, « il y a moyen de produire un chocolat de qualité grâce à de petites coopératives géographiquement bien situées, ce qui résoudrait les problèmes du transport, en organisant la récolte de façon rigoureuse, c’est-à-dire tous les jours en période de production, et en assurant la fermentation dans de bonnes conditions. Un tel projet mené à une échelle maîtrisable et locale pourrait motiver les entreprises et les administrations cubaines à le rependre à leur compte, d’autant qu’un nouveau débouché apparaît avec la future ouverture des marchés et l’arrivée d’une clientèle de touristes américains notamment ceux d’origine cubaine. Dans ce cadre-là, il serait possible de travailler dans une optique de développement durable et de générer des gains au profit des petites coopératives cubaines. »

 

Un projet de recherche véritablement agroécologique

Pierre Bertin a l’intention de poursuivre les recherches en approfondissant l’étude de l’écosystème et de la façon dont la phytotechnie peut favoriser la flore commensale. « Avec les collègues cubains, nous avons étudié la génétique, les souches de pathogènes, la flore commensale, la flore bactérienne du sol avec notamment des effets antagonistes sur les maladies. On a mis en évidence le fait que certains arbres sont nécessaires pour le développement de levures qui sont transportées par des insectes (des mouches), levures qui sont fondamentales pour la fermentation. Celle-ci doit donc se faire dans les régions cacaoyères mêmes. Actuellement, les conditions de transformation ne sont pas bonnes mais le processus est très naturel et ne comporte pas d’adjuvant. »

actu Bertin Cacao arbre

© Ph. Bertin

Il nous explique qu’« anciennement, les plantations de cacaoyers étaient fertilisées au moyen d’engrais chimiques et de pesticides. Lorsque l’URSS s’est disloquée et que la source de ces produits s’est tarie, une importante crise est survenue car l’écosystème n’était plus du tout adapté à fonctionner sans ces adjuvants. Il y a eu une explosion des maladies, notamment de phytophthora palmivora (la pourriture de la cabosse). La situation s’est ensuite améliorée grâce au pathosystème et à une flore commensale qui se sont rééquilibrés. » Il veut poursuivre ses recherches et mettre sur pied un projet véritablement agroécologique englobant la protection de l’environnement, la lutte contre les conséquences du changement climatique et la préservation des sols.

 

De l’agroécologie à la tablette de chocolat

La Belgique étant le royaume du chocolat, nous avons demandé à Pierre Bertin si nos chocolatiers pourraient s’approvisionner à Cuba en fèves de Baracoa, vu leurs qualités exceptionnelles. Il nous a répondu : « C’est déjà le cas : Marcolini s’est rendu à Cuba et produit un chocolat à partir de la filière de Baracoa sur laquelle nous avons travaillé. » Nous avons donc contacté la célèbre maison Marcolini pour connaitre l’histoire de leur découverte des fèves de Baracoa et de la naissance de la tablette de chocolat Oriente de Cuba – Baracoa.

actu Bertin Cacao

© Le Cercle du cacao

Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et experte en cacao, nous a reçus dans sa maison qui est aussi le siège du Cercle du cacao qu’elle définit comme « un carrefour d’expertise fournissant aux chocolatiers "bean-to-bar"–c’est-à-dire de la fève à la tablette – des fèves d’exception, de variétés identifiables et de terroirs traçables, issues d’un commerce plus équitable, produites dans un environnement plus durable, respectueux de la biodiversité. »

 

Le caractère exceptionnel du cacao de Baracoa

Elle nous explique qu’elle est arrivée à Baracoa indépendamment des travaux de recherche du prof. Bertin : « Compte tenu de mon expertise d’achat du cacao directement auprès du producteur, j’ai été appelée par l’ambassade de Belgique à Cuba afin de participer à un congrès. C’est là qu’a commencé une grande aventure puisqu’après une année de négociations, vers 2008, la maison Marcolini a été la première à importer le cacao de Baracoa. C’était la première fois que le mot Baracoa était mis en avant car le cacao vendu par le passé était présenté comme d’origine cubaine et complètement mélangé. Le cacao de Baracoa ne ressortait pas comme le diamant qu’il est. J’ai trouvé qu’il avait un arôme exceptionnel notamment au moment de la torréfaction, en plus de ses saveurs et de ses flaveurs, ce qui est rare et pas toujours explicable. C’est vrai qu’à Cuba, la transformation du cacao n’est pas encore tout à fait au point et, en ce qui me concerne, je ne veux que du cacao séché au soleil. Mais je considère que le cacao de Baracoa est un cru de propriété parce qu’il provient d’un terroir bien défini. Car le cacao ne peut être dissocié de l’environnement dont il provient ainsi que des sols qui le produisent. »

actu Bertin Cacao boeuf

© Ph. Bertin

Nico Regout nous explique l’une des raisons du caractère exceptionnel de ce cacao : « S’il n’y a pas de risque de pénurie de cacao en général, il y en a véritablement un pour les cacaos fins et les cacaos rares qu’il est indispensable de préserver. À Baracoa, grâce à l’embargo, les variétés anciennes telles que les criollo, des trinitario, des forastero ont été préservées. Les Cubains ont compris que la valeur de leur cacao passait par la préservation de leurs variétés anciennes et ils ont su garder leur patrimoine tout en augmentant leur productivité. Ils ont replanté plusieurs variétés de criollo et développé le principe des fermes modèles. »

 

Une collaboration entre chocolatiers et chercheurs

Nico Regout collabore depuis longtemps avec les universités pour leur apporter différents cacaos, en particulier les criollo, notamment pour étudier leur teneur en polyphénols. Mais son domaine de prédilection, c’est le « bean-to- bar » sur lequel elle collabore notamment avec le prof. Sonia Collin de l’UCL : « Sonia Collin a mis au point une chaine de fabrication "bean-to-bar". Elle me demande des petites quantités de différents cacaos pour effectuer des recherches sur les torréfactions à différentes températures et étudier s’il y a plus ou moins d’antioxydants. Nous nous échangeons des informations : je lui fais découvrir les différents terroirs et lui apporte ma connaissance du terrain ; elle m’apporte des preuves scientifiques car je ne suis pas bioingénieur. »

Nico Regout nous explique encore qu’en Belgique, « la maison Marcolini est la première à avoir travaillé en dehors des couverturiers, à être allée chercher les fèves chez le producteur et à les avoir transformées. Nous étions allés à Pise voir Amadei, des chocolatiers italiens qui travaillaient à partir de la fève. Nous nous sommes ensuite équipés pour produire du "bean-to-bar". C’était un retour aux sources car il y a 100 ans tous les chocolatiers belges travaillaient également de la sorte. »

 

« Je fais partie des indignés du chocolat »

Elle estime qu’avec une bonne maitrise, on peut produire des quantités plus importantes en ayant un prix beaucoup plus élevé que le prix de la bourse et établir une rémunération juste en travaillant avec le moins d’intermédiaires possible. Elle se dit consciente de « déranger le monde industriel » et souhaite que « l’on sache qu’il y a trop de monopoles : il n’y a jamais eu dans le vin autant de monopoles que dans le chocolat. Certains chocolats sont vendus sans que l’on connaisse le pays d’origine. Une nouvelle norme est en préparation obligeant à indiquer le pays et la région d’origine mais pas la variété de chocolat. Mais il ne suffit pas d’avoir le terroir, il faut aussi mentionner la variété. » Et elle conclut en disant : « Je fais partie des indignés du chocolat car je suis pour le slow cacao. »

 

L’université et l’avenir du chocolat cubain

Lorsque l’on demande au prof. Bertin quel a été le plus grand succès du projet de recherche qu’il a mené à Baracoa, il répond sans hésiter que c’est la formation doctorale des étudiants cubains et la création des trois laboratoires de recherche à l’Université de Guatanamo – un laboratoire in vitro, un deuxième de biologie moléculaire et un troisième de microbiologie – alors qu’auparavant, il n’y en avait aucun.

« La formation universitaire de haut niveau est fondamentale pour le développement de la filière locale et l’Université de Guantanamo manquait d’expérience en coopération internationale et en recherche universitaire. Ces labos ont un impact favorable sur l’université et les doctorants sont rapidement devenus professeurs expérimentés sur place. Le fait qu’ils aient effectué de la recherche au niveau international est réellement un plus pour leur université. »

Une plus-value, et une garantie supplémentaire pour le développement et la consolidation d’une filière cacao locale et durable, tant d’un point de vue économique qu’environnemental : une filière… « slow cacao ».

 

1. Projet « Appui à l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente de Cuba : aspects agronomiques », 2008-2013, UCL - Université de Guantanamo / Université de La HavaneJosé Antonio MACHUCA / Estación Central de Investigaciones de Café y Cacao - ECICC, Cruce de los Baños.

 

Photos : © Ph. Bertin / Photo n°4 : Le Cercle du cacao

 

actu cacao 2016 portrait regout

Nico Regout est acheteuse de fèves pour des chocolatiers professionnels orientés « Bean-to-Bar » et des couverturiers. Elle est spécialisée dans la recherche dans la ceinture du cacao, de fèves de grande qualité, dont le terroir et la variété génétique sont parfaitement traçables.

 

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