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Prix FRS-FNRS - Appels à candidatures ouverts - Deadlines : 1er et 4 mars 2016

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Le FRS-FNRS décerne des prix dans différentes disciplines selon des périodicités variables. Grâce aux legs et donations de nombreux mécènes industriels et privés, le FRS-FNRS décerne chaque année plusieurs Prix scientifiques. Les plus importants sont les Prix quinquennaux du FRS-FNRS (Prix d'Excellence), qui sont décernés tous les cinq ans, dans toutes les disciplines scientifiques.

Actuellement, 6 appels sont ouverts et cela jusqu’à début mars 2016 (les 1er et 4 mars)

  • Fonds ISDT Wernaers, actions de promotion de la recherche et de diffusion des connaissances scientifiques,
  • Prix Eugène Yourassowsky, 15 000€, thèse de doctorat dans le domaine de la microbiologie médicale et les maladies infectieuses,
  • IBM Innovation award, 5 000€, thèse de doctorat dans le domaine des Sciences de l’Informatique,
  • Prix McKinsey & Company, 5 000€, pertinence sociale et économique ou applicabilité concrète d’une thèse de doctorat,
  • Prix SCIBB de Chimie industrielle, 4 000€, thèse de doctorat dans le domaine des industries chimiques,
  • Scientific Award Alcatel-Lucent Bell, 8 000 €, thèse de doctorat dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

 

EN SAVOIR + : 
http://www.frs-fnrs.be/index.php/mecenat-prix
http://www.frs-fnrs.be/index.php/financements/diffusion-et-publications/fonds-isdt-wernaers  

 

Photo: © FRS-FNRS – Arnaud Ghys

 

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La biologie moléculaire, un outil utile pour les pays en développement

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

En décembre dernier, le professeur Patrick De Mol (ULg) était fait docteur honoris causa de l’Université de Kinshasa pour les travaux menés, notamment avec le soutien de l’ARES, en biologie moléculaire et en sciences médicales de base. Il nous livre ses réflexions, issues de sa longue expérience de terrain, sur la coopération académique au développement.

L’engagement de Patrick De Mol dans la coopération académique au développement remonte à 1974, lorsqu’il effectue son service civil dans une ONG de l’ULB, le CEMUBAC. À partir de ce moment-là, il se rend régulièrement en RD Congo, mais aussi dans différents pays d’Afrique, au Laos, au Vietnam, en Haïti et au Maroc. Avec les universités de Lubumbashi (UNILU) et de Kinshasa (UNIKIN), il collabore à la réhabilitation de laboratoires de biologie clinique et moléculaire et forme des doctorants et des techniciens de laboratoire. Il enseigne et mène des projets de recherche sur les infections digestives et la résistance aux antibiotiques.

Patrick De Mol attribue la distinction de docteur honoris causa décernée par l’UNIKIN à « sa longue pratique du Congo », comme il qualifie son expérience de terrain : « Mes collègues de l’UNIKIN ont trouvé que j’avais rendu service au Congo et à l’Université de Kinshasa, notamment par les travaux que j’ai publiés et par les activités de soutien pédagogique, scientifique et de service à la communauté. J’ai formé des doctorants que j’ai ensuite soutenus dans leurs activités scientifiques dans les domaines de la biologie moléculaire et des sciences de base de médecine. J’ai apporté un plus grand accès des étudiants eux-mêmes à la réflexion scientifique ».

La biologie moléculaire : un outil précis, rentable et utile pour les pays en développement

La biologie moléculaire a longtemps été considérée, souligne Patrick De Mol, comme « une technique couteuse, compliquée et peu adaptée aux pays en développement. Un peu comme l’ont été les ordinateurs que l’on trouvait inappropriés et trop chers pour eux, alors qu’ils se sont révélés être un outil tout à fait décisif ». Il explique : « La biologie moléculaire est un outil précis, rentable, utile qui accroit les capacités de diagnostic et les connaissances dans des domaines tels que la médecine, pour des recherches sur la drépanocytose, sur le VIH, le paludisme, les parasitoses et la résistance aux antibiotiques, ou la justice, pour les empreintes d’ADN qui sont utiles lorsqu’utilisées à bon escient, ou encore l’agronomie, pour effectuer des recherches génétiques sur les plantes, comme sur le manioc, par exemple. La biologie moléculaire est un outil multispécialités et transversal ».

 

« L'impact de la coopération académique se concrétise
surtout de façon indirecte, par la formation des futures élites et des cadres »


Patrick Demol nuance l’impact de la coopération académique au développement sur les populations locales : « grâce au soutien à des projets de biologie moléculaire, la sélection du manioc a été améliorée, la drépanocytose est mieux comprise et donc mieux traitée, la résistance de la malaria aux antipaludéens est mieux surveillée, le risque d’infections liées à l’hospitalisation et aux soins également ». Il estime toutefois que, même si l’ensemble de ces actions a un impact sur la santé des populations, il ne faut pas le surévaluer : « cet impact se concrétise surtout de façon indirecte, par la formation des futures élites et des cadres, si l’évolution socioéconomique est favorable. Une aide en coopération beaucoup plus massive aurait un impact exponentiellement plus important. Les petits pourcentages – que même la Belgique n’arrive pas à dégager – sont tout à faits insignifiants par rapport aux besoins ».

Favoriser l’insertion des universitaires dans la vie quotidienne des populations

Mener des actions de coopération académique au développement a un sens pour autant que les universitaires trouvent des débouchés dans leur propre pays. Patrick De Mol insiste : « Si vous formez des universitaires dont le diplôme n’est pas valorisé par une activité dans leur société, cela pose problème. L’ARES doit se pencher sur cette question : contribuer à la formation d’universitaires en s’assurant qu’ils sont employés à la mesure de leurs compétences ».

 

« Placer l'étudiant au centre de la coopération académique »


C’est pourquoi il recommande de financer des activités de coopération académique qui mettent l’accent sur l’insertion des universitaires dans la vie quotidienne des populations. Il engage également à placer l’étudiant au centre de cette coopération académique : « la cible est l’étudiant et son devenir. J’ai toujours eu l’impression que dans les universités des pays en développement, on ne valorisait pas suffisamment les étudiants, encore moins que chez nous. Valoriser les étudiants : c’est quelque chose auquel j’ai essayé de participer ».

Inscrire l’université comme partenaire dans le pays même

Ces dernières années, relève Patrick De Mol, les projets de coopération académique financés par l’ARES ont intégré des activités qui dépassent l’université. Par exemple, ils sont soutenus par des ministères tels que celui de la santé et interagissent avec les structures qui en dépendent. « Pour prendre l’exemple de la résistance du paludisme aux antipaludéens, on s’efforce de développer des connections avec le programme national de lutte contre le paludisme et d’intégrer les activités de l’université à des structures déjà en place et opérationnelles. Ce sont des exemples des apports positifs que peuvent avoir les universitaires directement dans leur pays car il est important d’inscrire l’université comme partenaire dans le pays même ».

 

Photo : © Université de Kinshasa

 

actu bio moleculaire dhc demol 2016 portrait

Patrick De Mol est médecin spécialisé en pédiatrie, biologie clinique, maladies tropicales et hygiène hospitalière. Chargé de cours et chef de clinique à l’ULB puis, à partir de 1994, professeur à la faculté de médecine de l’ULg et chef de service au CHU de Liège, ancien président de la plate-forme nationale d’hygiène hospitalière, actuel vice-président du Conseil Supérieur de la Santé, il a participé à des programmes de l’ARES dans les universités de Lubumbashi et de Kinshasa (RDC), de Port-au-Prince (Haïti), d’Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam), du Laos et de Casablanca (Maroc).

 

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Lancement des travaux du collège d'experts

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

<p><strong>Les experts invités par l’ARES à réfléchir au futur de l’enseignement supérieur et de la recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles ont entamé leurs travaux ce vendredi 18 mars. D’ici le printemps 2017, ils devront avoir formulé des propositions innovantes et originales, n’hésitant pas à s’écarter des schémas actuels.</strong></p>

<p>Comment ont débuté ces travaux ? Quelle a été l’ambiance générale ? A la sortie de la réunion, nous avons recueilli « à chaud » les impressions personnelles du duo franco-allemand qui préside les travaux, les professeurs Jean-Pierre Finance (à gauche sur la photo) et Dieter Leonhard (à droite).</p>
<p>Et manifestement, ces impressions sont bonnes, l’alchimie entre membres est positive et l’ambiance est à l’optimisme : <em>« La réunion s’est vraiment bien déroulée. Avec ce groupe, nous avons toutes les possibilités de remplir la tâche prévue »</em> nous a déclaré le duo qui précise encore que <em>« la dynamique est bonne, les participants ont tout de suite eu envie de travailler ensemble et d’échanger de manière libre et constructive. L’état des lieux est bon et il y a une richesse de perspectives ».</em></p>
<p>Cette première réunion était avant tout exploratoire : elle visait à prendre connaissance du paysage, à discuter de manière générale des thématiques, sur la base de la lettre de mission de l’ARES, et pas du tout à tirer des conclusions.</p>
<p><em>« La lettre de mission de l’ARES est bien ciblée. Les questions posées étaient importantes, ce qui ne veut pas dire qu’elles seront toutes retenues ou toutes abordées avec la même importance ou avec la même force. L’examen détaillé des thématiques pourrait par ailleurs faire émerger d’autres sujets. Ce sera la responsabilité du groupe de prioriser les questions car il est évidemment impossible de travailler sur chaque détail »</em> précisent Jean-Pierre Finance et Dieter Leonhard.</p>
<p>Ils insistent sur le souhait des experts de ne pas aborder que les aspects organisationnels, structurels, administratifs et de démontrer que ces aspects font précisément partie d’un ensemble incluant les activités de base du monde de l’enseignement supérieur, c’est-à-dire la formation, la pédagogie, les articulations recherche – formation et société – monde de l’entreprise. <em>« Il y a un accord là-dessus »</em>, précisent-ils.</p>
<p>Les experts ont apprécié les propos tenus par le président de l’ARES, Philippe Maystadt, lorsqu’il a insisté sur la grande liberté et la latitude d’échanges qui leur était accordée dans la formulation de leur vision de l’enseignement supérieur et de la recherche à l’horizon 2030.</p>
<p>Durant cette année de réflexion, Jean-Pierre Finance et Dieter Leonhard souhaitent trouver un équilibre prudent dans la communication qui sera faite sur leurs travaux : <em>« nous voulons travailler sans faire de rétention d’information, sans opacité, mais aussi librement. Il ne faudrait pas que des déclarations donnent lieu à des interprétations ou à des contestations. Il faut en dire suffisamment pour assurer à nos travaux de la transparence mais sans pour autant nous lier ou engendrer des réactions négatives »</em>.</p>
<p>&nbsp;</p>
<p><strong>Sur le même sujet :</strong></p>
<ul>
<li><a href="index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=184:reflechir-out-of-the-box-a-l-horizon-2030&amp;catid=53:actualites&amp;Itemid=353">Réfléchir « out of the box » à l'horizon 2030</a>&nbsp;</li>
</ul>
<p>&nbsp;</p>

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Digital 4 Development : proposez votre idée innovante ou votre projet de startup et concourez pour le Prix D4D de la Coopération belge !

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Étudiant ? Doctorant ? Jeune chercheur ? Équipe de recherche ? Vous avez une idée innovante dans le domaine de la digitalisation pour le développement ? Un projet de start-up qui peut faire la différence pour le développement durable dans les pays du Sud ? Inscrivez-vous et concourez dans la catégorie « iStartUp » du Prix Digital 4 Development de la Coopération belge et décrochez un stage au sein d’un incubateur d’entreprises belge d'une valeur de 25 000 euros.


Le prix de la Coopération au développement fait place cette année au prix Digitalisation pour le Développement (D4D). Il récompensera les initiatives originales qui utilisent la digitalisation et les nouvelles technologies de manière créative et innovante comme levier de développement au service des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en septembre 2015 par la communauté internationale pour la période 2015-2030.

 

Qui ?

Le prix D4D - catégorie « iStartUp » s’adresse aux étudiants de bachelier ou de master, aux doctorants, aux jeunes chercheurs, aux équipes de recherche, mais aussi aux partenariats public-privé (PPP), aux ONG, aux initiatives du quatrième pilier et au secteur privé. Les candidats doivent être belges, ressortissants de l’UE (y compris les personnes jouissant en Belgique d’un droit de séjour illimité) ou originaires de l’un des pays partenaires de la Coopération belge au développement (voir l'article 3 du règlement), et actifs dans la digitalisation pour le développement moyennant un lien évident avec la Belgique.

 

Comment ?

Les étudiants, doctorants et chercheurs peuvent directement soumettre une idée de projet ou de startup pour la catégorie « iStartUp » du Prix. Les propositions d'équipes de recherche peuvent émaner d’une ou de plusieurs universités / hautes écoles / institutions de recherche de Belgique ou d’un pays partenaire, la préférence allant aux collaborations (inter)nationales plutôt qu’aux travaux individuels.

Pour appuyer leur dossier, les candidats ​devront réaliser un pitch vidéo d'un maximum de 3 minutes dans lequel l’idée innovante /​ou le projet de ​startup est ​présenté sur la base des questions d'orientation suivantes :​ le iStartUp contribue​-t-il​ à un développement durable au Sud ​?​ Est-il innovant et original​ ​? ​L’innovation digitale mise en œuvre dans le projet va​-t-elle​ au-delà des méthodes de développement traditionnelles et classiques dans le domaine concerné ? À terme, l’idée générera-t-​elle un impact au niveau local et/ou global et contribuera-t-​elle à un environnement plus porteur pour la digitalisation pour le développement ?​ ​Le iStartUp s'adresse-t-il à tous les acteurs de la société ​? (inclusion digitale)​.​

 

> Les 6 étapes pour soumettre votre candidature


Le prix D4D nomine​ra​ au maximum 9 candidatures ​et 3 lauréats recevront un prix dont 1 dans la catégorie « iStartUp » (2 lauréats seront proclamés dans la catégorie « iStandOut » pour laquelle les candidatures sont proposées par les acteurs de la Coopération belge)​.

Les lauréats seront proclamé​s​​ à l’automne​ 2016 lors du salon des innovations et les prix seront remis au ​Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC) par ​le ministre de la Coopération au développement et de l'Agenda numérique, Alexander De Croo​​.​ Les lauréats pourront présenter leur projet lors de la cérémonie et, comme tous les nominés, réseauter à cette occasion avec plusieurs experts de réputation (inter)nationale.​

Clôture de l'appel à candidatures : le 20 juin 2016.

 

EN SAVOIR + : Pour plus d'information au sujet du Prix, des conditions d'éligibilité et des modalités de participation, rendez-vous sur http://prized4d.africamuseum.be/fr

 

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Corée du Sud : un paysage à haut potentiel pour développer nos partenariats académiques

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

<h4><strong>L’enseignement supérieur sud-coréen compte aujourd’hui parmi les plus performants au monde. En termes d’investissements, de taux de diplômation ou de dynamiques d’internationalisation, les avancées enregistrées depuis une quinzaine d’années sont fulgurantes. Avec l’ARES, l’agence WB Campus et le FRS-FNRS, nos établissements mettent le cap sur Séoul pour une mission interinstitutionnelle exploratoire de quatre jours du 12 au 15 avril.</strong></h4>

<h3>Le boom sud-coréen de l’enseignement supérieur et de la recherche</h3>
<p>En misant principalement sur l’éducation, l’économie créative et les exportations, la Corée du Sud est devenue, en un peu plus de 60 ans, la 13<sup>e</sup> puissance mondiale. Elle s’affirme aujourd’hui comme un acteur global de premier plan, assurant la promotion de sa culture à l’étranger et élargissant toujours plus sa présence à l’international&nbsp;: politique ambitieuse de coopération au développement et d’action humanitaire, organisation d’évènements internationaux, placement de ses ressortissants dans les organisations internationales, etc.<br /><br /></p>
<blockquote><em><strong>«&nbsp;66&nbsp;% des adultes sud-coréens sont diplômés du supérieur, le taux le plus élevé des pays de l’OCDE&nbsp;»</strong></em></blockquote>
<p><br />La politique que mène le pays en matière d’éducation et de recherche est particulièrement volontariste. Depuis plusieurs années, il se classe parmi les premiers dans l’enquête PISA de l’OCDE. Le taux de diplômation de l’enseignement supérieur des 25-34 ans y atteint 66&nbsp;% (62&nbsp;% pour les hommes, 69&nbsp;% pour les femmes)&nbsp;; le plus élevé des pays de l’OCDE. L'évolution est, somme toute, assez récente puisque en termes de diplômation, un fossé de plus de 50&nbsp;% sépare les jeunes adultes de la génération des 55-64 ans.</p>
<p>Ces chiffres sont à la hauteur de l’investissement consenti. Déjà en 2011, la Corée du Sud consacrait plus de 8&nbsp;% de son PIB à l’éducation et occupait la troisième marche du podium des pays de l’OCDE dans le domaine, après<span style="background-color: #ffffff;"> les États-Unis, et le Canada et le Chili, tous les deux ex-aequo</span>. Un système toutefois fortement marqué par le «&nbsp;privé&nbsp;»&nbsp;: pour le supérieur, le total des dépenses privées (dépenses des ménages, des établissements d’enseignement supérieur privés, des entreprises, etc.) atteint 73&nbsp;% là où la moyenne OCDE dépasse à peine les 30&nbsp;%.<br /><br /></p>
<blockquote><em><strong>«&nbsp;L’investissement dans la recherche-développement dépasse les 4&nbsp;% du PIB&nbsp;»</strong></em></blockquote>
<p><br />Même tendance dans le domaine de la recherche-développement. L’investissement dans le secteur dépasse les 4 % du PIB, plus du double de la moyenne européenne, estimée à 1,91 %. « <em>Le secteur</em>,&nbsp;explique&nbsp;<a href="https://twitter.com/_kevinguillaume&quot; target="_blank">Kevin Guillaume</a>, directeur des&nbsp;<a href="http://www.ares-ac.be/relations-internationales&quot; target="_blank">Relations internationales</a>&nbsp;à l’ARES,&nbsp;<em>peut aussi s’appuyer sur un solide capital humain : pour 1000 employés sud-coréens, à peu près 13 sont chercheurs et 16 sont employés dans la recherche-développement</em> ».<br /><br /></p>
<blockquote><em><strong>« Des projets-phares résolument tournés vers l’international »</strong></em></blockquote>
<p><br />Au-delà des chiffres, cette politique volontariste se traduit aussi par d’ambitieux programmes publics de soutien à la recherche et à l’enseignement supérieur. Au cours des 15&nbsp;dernières années, les autorités ont ainsi mis en place plusieurs projets-phares qui ont fait leurs preuves&nbsp;:</p>
<ul>
<li>Le projet <em>Brain Korea 21</em>, établi en 1999, vise à favoriser la recherche, la création et l’innovation au sein des universités par le biais de financement de chercheurs, d’environnements de recherche, de mobilité, etc.</li>
<li>Le&nbsp;<em>Study Korea Project</em>, établi en 2004, vise à attirer les étudiants internationaux, notamment par l’organisation de programmes en anglais, le développement de centres d’études coréens à l’étranger, etc.</li>
<li>En 2007, l’Assemblée nationale a adopté un nouveau cadre légal visant à faciliter l’enseignement transfrontalier ainsi que l’organisation et la délivrance de programmes ou diplômes conjoints.</li>
<li>Le projet <em>World Class Research-oriented University</em> (WCU), établi en 2008, vise essentiellement à attirer des chercheurs de haut niveau dans les meilleurs établissements coréens.<br /><br /></li>
</ul>
<h3>Un réseau de 359 établissements d’enseignement supérieur fondé sur système proche des systèmes belge francophone et européen</h3>
<p>La Corée du Sud compte près de 3,3&nbsp;millions d’étudiants répartis dans 359&nbsp;établissements dont 80&nbsp;%, considérés comme privés, accueillent plus de 85&nbsp;% de la population étudiante. Le système se base sur sept types d’établissements différents offrant chacun des programmes au profil spécifique&nbsp;: <em>colleges</em> et <em>universities</em>, <em>industrial universities</em>, <em>universities of education</em>, <em>junior colleges</em>, <em>broadcast and correspondence universities</em>, <em>technical colleges</em> et d’autres institutions d’enseignement et de recherche. Parmi eux, les universités considérées&nbsp;généralement&nbsp;comme les plus prestigieuses&nbsp;: les universités «&nbsp;SKY&nbsp;» (<a href="http://www.useoul.edu&quot; target="_blank">Seoul National University</a>, <a href="http://www.korea.edu&quot; target="_blank">Korea University</a> et <a href="http://oia.yonsei.ac.kr/&quot; target="_blank">Yonsei University</a>) et le <a href="http://www.kaist.edu/&quot; target="_blank">Korea Advanced Institute of Science and Technology</a> (KAIST).</p>
<p>La structure de l’enseignement supérieur sud-coréen est assez similaire au système en trois cycles mis en place dans le cadre du Processus de Bologne. À côté des <em>associate degrees</em> délivrés par les <em>junior colleges</em> au terme d’un programme de 2 à 3&nbsp;ans, le pays délivre des diplômes de bachelier (4&nbsp;ans), de master (uniquement par les universités et généralement d’une durée de 2 à 4&nbsp;ans) et de doctorat (uniquement par les universités) suivant un système de crédits qui ne correspond néanmoins pas tout à fait au système ECTS.<br /><br /></p>
<h3>Un paysage à haut potentiel pour développer nos partenariats académiques</h3>
<p>Le paysage confirme le potentiel de la Corée du Sud comme partenaire international de premier ordre pour les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. «&nbsp;<em>Nos établissements ont bien entendu déjà conclu des partenariats institutionnels avec leurs homologues coréens. Mais ils se concentrent aujourd’hui surtout sur la mobilité étudiante "in" et "out", dans les domaines des sciences de gestion, des sciences et technologies, des sciences appliquées ou des langues. Il est possible d’aller plus loin</em>, précise&nbsp;<a href="https://twitter.com/_kevinguillaume&quot; target="_blank">Kevin Guillaume</a>,<em> et c’est précisément là l’objectif de la mission.&nbsp;</em>»</p>
<p>Plusieurs rencontres à haut niveau sont programmées, notamment avec les universités « SKY » et le KAIST, ainsi qu’avec la plupart des acteurs-clés du secteur&nbsp;: <a href="http://english.moe.go.kr&quot; target="_blank">ministère de l’Éducation, des Sciences et Technologies</a>&nbsp;; <a href="http://www.nrf.re.kr&quot; target="_blank">agence nationale de la recherche</a>&nbsp;; associations des&nbsp;<a href="http://english.kcue.or.kr&quot; target="_blank">présidents des universités</a> et <a href="http://www.kcce.or.kr/guide/viewer/English.pdf&quot; target="_blank">des university colleges</a>, etc., mais aussi la Délégation de l’Union européenne, l’Ambassade de Belgique et les agences sœurs de <a href="http://www.studyinbelgium.be&quot; target="_blank">Wallonie-Bruxelles Campus</a> (WB Campus)&nbsp;:&nbsp;<a href="https://www.epnuffic.nl&quot; target="_blank">EP Nuffic</a> (Pays-Bas) et&nbsp;<a href="http://www.campusfrance.org/fr/&quot; target="_blank">Campus France</a>.</p>
<p>Les discussions porteront avant tout sur les tendances et les priorités de chacun en matière (de politique) d’enseignement supérieur, de recherche, de mobilité et de coopération internationales, d’innovation ou encore de collaborations avec le monde de l’entreprise. Mais l’objectif poursuivi ne consiste pas seulement à faire plus ample connaissance ou à faire le point sur les partenariats existants. Il s’agit de dégager les pistes pour les renforcer et pour envisager le futur des collaborations, par exemple dans le cadre de programmes de recherche ou d’études conjoints, de mobilité ou de cotutelle de thèse.<br /><br /></p>
<blockquote><em><strong>«&nbsp;Développer des relations gagnant-gagnant entre des acteurs qui partagent des valeurs et poursuivent des intérêts communs&nbsp;»<br /></strong></em></blockquote>
<p><span style="background-color: #ffff00;"><br /><span style="background-color: #ffffff;">Pour Julien Nicaise, administrateur de l’ARES</span></span><span style="background-color: #ffffff;">,</span> «&nbsp;<em>les opportunités sont nombreuses pour les universités et les hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et encourager une coopération encore plus étroite entre nous et nos collègues coréens est une priorité. Nos propres atouts et le contexte coréen sont particulièrement propices pour développer des relations gagnant-gagnant dans tous ces domaines entre des acteurs qui, non seulement, ont de nombreuses similarités, mais qui partagent aussi des valeurs et poursuivent des intérêts communs&nbsp;</em>».</p>
<p>Dès mars 2015, la <a href="http://www.ares-ac.be/a-propos/instances/commissions-permanentes/relati…; target="_blank">Commission des relations internationales</a> de l’ARES, sous la houlette du professeur <a href="https://twitter.com/jaumain_serge&quot; target="_blank">Serge Jaumain</a>, vice-recteur à l'Université libre de Bruxelles (ULB), avait confirmé l’intérêt d’une telle mission. Organisée en collaboration avec WB Campus sous le pilotage du professeur&nbsp;<a href="http://www.usaintlouis.be/sl/100160.html&quot; target="_blank">Bertrand Hamaide</a>, vice-recteur à l’enseignement et aux relations internationales de l’Université Saint-Louis – Bruxelles (USL-B), elle a lieu sur quatre jours, du 12 au 15 avril, et rassemble une importante délégation de haut niveau composée notamment de recteurs, vice-recteurs et responsables des relations internationales de huit de nos établissements d’enseignement supérieur, du <a href="http://www.frs-fnrs.be/&quot; target="_blank">FRS-FNRS</a>, de l’ARES et de WB Campus.</p>
<p><a href="https://twitter.com/search?q=%23ARESmissionKR&amp;src=typd&quot; target="_blank"><br />#ARESmissionKR<br /><br /></a></p>
<p><strong>Composition de la délégation&nbsp;:&nbsp;</strong></p>
<p>Maïté Abram (HE Vinci)<br />Prof. Vincent Blondel (recteur, UCL)<br />Prof. Annick Castiaux (UNamur)<br />Marie Clotuche (ULg)<br />Yuan Feng (ULB)<br />Kevin Guillaume (ARES)<br />Dr Ir Véronique Halloin (secrétaire générale, FRS-FNRS)<br />Prof. Bertrand Hamaide (vice-recteur, USL-B)<br />Prof. Adrian Hopgood (ULg)<br />Prof. Serge Jaumain (vice-recteur, ULB)<br />Marine Kravagna (WB Campus)<br />Prof. Pascal Leroy (vice-recteur, ULg)<br />Jean-Louis Moortgat (ULB)<br />Julien Nicaise (administrateur de l’ARES)<br />Philippe Parmentier (HEPL)<br />Jacques Piette (ULg)<br />Prof. Alain Vande Wouwer (vice-recteur, UMONS)<br />Prof. Didier Viviers (recteur de l’ULB)<br />Prof. Pietro Zidda (UNamur)</p>
<p>&nbsp;</p>
<p><span lang="EN-US">Photo :&nbsp;</span> <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/&quot; title="Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0&lt;p&gt;&lt;/p&gt;"><span lang="EN-US">CC BY-SA 3.0</span></a> <span lang="EN-US">&nbsp;/ <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Flag_of_South_Korea_(cropped).j…; target="_blank">https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Flag_of_South_Korea_(cropped).j… ARES</span></p>
<p>&nbsp;</p>

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Cuba : l’agroécologie au service d’un chocolat d’excellence

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Le prof. Pierre Bertin (UCL) a bénéficié d’un financement de l’ARES pour mener des recherches en faveur de l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente (Baracoa) à Cuba. De son côté, Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et fervente défenderesse du « bean-to-bar », a suscité la création d’une tablette de chocolat à partir des fèves exceptionnelles du terroir de Baracoa. Interview et regards croisés d’un scientifique et d’une experte en cacao, tous deux en recherche d’excellence.

La recherche scientifique et la formation de personnel hautement qualifié sont un leitmotiv des activités de coopération au développement. « C’est l’appui à une formation de qualité que nous pouvons apporter » nous déclare d’emblée Pierre Bertin, que nous avons rencontré dans son bureau de l’Earth and Life Institute et de la faculté des bioingénieurs de l’UCL. 

Il commence par nous parler de ses convictions personnelles. « J’ai étudié l’agronomie parce que je voulais participer au développement durable. Il est au cœur de mes préoccupations et, en faisant de la coopération au développement, je recherche la jonction entre le développement durable et celui des pays du "Sud", deux dimensions du développement qui ont toujours été présentes dans les différents projets interuniversitaires auxquels j’ai contribué ».

L’un de ces projets de recherche1, Pierre Bertin l’a mené à Cuba, dans la région de Baracoa. L’ambassade de Belgique l’a contacté suite à l’initiative de deux chercheurs cubains qui estimaient que la production de cacao devait être améliorée : ils avaient constaté que des aspects qualitatifs de la filière devaient être revus, à commencer par la sélection de cabosses de qualité et les aspects phytosanitaires de la culture.

actu Bertin Cacao cabosse

© Ph. Bertin

Les aspects de la postrécolte posaient problème, en particulier la fermentation, une phase très délicate dans le cas du cacaoyer car les graines de la cabosse ne sont pas dormantes. Pierre Bertin nous explique que « dès que la cabosse est à maturité, il faut la cueillir, enlever les graines et mettre immédiatement celles-ci en fermentation. Cette phase pose un énorme problème à Cuba car le transport par camion ou par charrette, des champs reculés vers les petites usines de transformation, est irrégulier et difficile. Les fèves pourrissent en quelques jours, c’est-à-dire avant d’arriver à l’usine où doit se faire la fermentation. » Les étapes suivantes, c’est-à-dire la torréfaction, qui permet d’obtenir la poudre de cacao, et la fabrication du chocolat posaient également problème.

 

La formation au service du développement durable

À Cuba, les propriétaires sont rassemblés en coopératives qui comprennent toutes leur vulgarisateur, le technicien responsable de la transmission des connaissances au bénéfice des agriculteurs. Il est la première personne de contact lorsqu’un agriculteur rencontre un problème. C’est lui qui se met en relation avec la station de recherche de l’UCTB Baracoa pour envoyer des conseillers. Pierre Bertin précise qu’il est donc nécessaire que ces personnes soient correctement formées. « À la station de Baracoa, on a formé des phytopathologistes et des techniciens, et renforcé le système des formations dispensées par les techniciens aux paysans. Il s’agit donc d’un renforcement des capacités. »

Il estime qu’à Cuba, « il y a moyen de produire un chocolat de qualité grâce à de petites coopératives géographiquement bien situées, ce qui résoudrait les problèmes du transport, en organisant la récolte de façon rigoureuse, c’est-à-dire tous les jours en période de production, et en assurant la fermentation dans de bonnes conditions. Un tel projet mené à une échelle maîtrisable et locale pourrait motiver les entreprises et les administrations cubaines à le rependre à leur compte, d’autant qu’un nouveau débouché apparaît avec la future ouverture des marchés et l’arrivée d’une clientèle de touristes américains notamment ceux d’origine cubaine. Dans ce cadre-là, il serait possible de travailler dans une optique de développement durable et de générer des gains au profit des petites coopératives cubaines. »

 

Un projet de recherche véritablement agroécologique

Pierre Bertin a l’intention de poursuivre les recherches en approfondissant l’étude de l’écosystème et de la façon dont la phytotechnie peut favoriser la flore commensale. « Avec les collègues cubains, nous avons étudié la génétique, les souches de pathogènes, la flore commensale, la flore bactérienne du sol avec notamment des effets antagonistes sur les maladies. On a mis en évidence le fait que certains arbres sont nécessaires pour le développement de levures qui sont transportées par des insectes (des mouches), levures qui sont fondamentales pour la fermentation. Celle-ci doit donc se faire dans les régions cacaoyères mêmes. Actuellement, les conditions de transformation ne sont pas bonnes mais le processus est très naturel et ne comporte pas d’adjuvant. »

actu Bertin Cacao arbre

© Ph. Bertin

Il nous explique qu’« anciennement, les plantations de cacaoyers étaient fertilisées au moyen d’engrais chimiques et de pesticides. Lorsque l’URSS s’est disloquée et que la source de ces produits s’est tarie, une importante crise est survenue car l’écosystème n’était plus du tout adapté à fonctionner sans ces adjuvants. Il y a eu une explosion des maladies, notamment de phytophthora palmivora (la pourriture de la cabosse). La situation s’est ensuite améliorée grâce au pathosystème et à une flore commensale qui se sont rééquilibrés. » Il veut poursuivre ses recherches et mettre sur pied un projet véritablement agroécologique englobant la protection de l’environnement, la lutte contre les conséquences du changement climatique et la préservation des sols.

 

De l’agroécologie à la tablette de chocolat

La Belgique étant le royaume du chocolat, nous avons demandé à Pierre Bertin si nos chocolatiers pourraient s’approvisionner à Cuba en fèves de Baracoa, vu leurs qualités exceptionnelles. Il nous a répondu : « C’est déjà le cas : Marcolini s’est rendu à Cuba et produit un chocolat à partir de la filière de Baracoa sur laquelle nous avons travaillé. » Nous avons donc contacté la célèbre maison Marcolini pour connaitre l’histoire de leur découverte des fèves de Baracoa et de la naissance de la tablette de chocolat Oriente de Cuba – Baracoa.

actu Bertin Cacao

© Le Cercle du cacao

Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et experte en cacao, nous a reçus dans sa maison qui est aussi le siège du Cercle du cacao qu’elle définit comme « un carrefour d’expertise fournissant aux chocolatiers "bean-to-bar"–c’est-à-dire de la fève à la tablette – des fèves d’exception, de variétés identifiables et de terroirs traçables, issues d’un commerce plus équitable, produites dans un environnement plus durable, respectueux de la biodiversité. »

 

Le caractère exceptionnel du cacao de Baracoa

Elle nous explique qu’elle est arrivée à Baracoa indépendamment des travaux de recherche du prof. Bertin : « Compte tenu de mon expertise d’achat du cacao directement auprès du producteur, j’ai été appelée par l’ambassade de Belgique à Cuba afin de participer à un congrès. C’est là qu’a commencé une grande aventure puisqu’après une année de négociations, vers 2008, la maison Marcolini a été la première à importer le cacao de Baracoa. C’était la première fois que le mot Baracoa était mis en avant car le cacao vendu par le passé était présenté comme d’origine cubaine et complètement mélangé. Le cacao de Baracoa ne ressortait pas comme le diamant qu’il est. J’ai trouvé qu’il avait un arôme exceptionnel notamment au moment de la torréfaction, en plus de ses saveurs et de ses flaveurs, ce qui est rare et pas toujours explicable. C’est vrai qu’à Cuba, la transformation du cacao n’est pas encore tout à fait au point et, en ce qui me concerne, je ne veux que du cacao séché au soleil. Mais je considère que le cacao de Baracoa est un cru de propriété parce qu’il provient d’un terroir bien défini. Car le cacao ne peut être dissocié de l’environnement dont il provient ainsi que des sols qui le produisent. »

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© Ph. Bertin

Nico Regout nous explique l’une des raisons du caractère exceptionnel de ce cacao : « S’il n’y a pas de risque de pénurie de cacao en général, il y en a véritablement un pour les cacaos fins et les cacaos rares qu’il est indispensable de préserver. À Baracoa, grâce à l’embargo, les variétés anciennes telles que les criollo, des trinitario, des forastero ont été préservées. Les Cubains ont compris que la valeur de leur cacao passait par la préservation de leurs variétés anciennes et ils ont su garder leur patrimoine tout en augmentant leur productivité. Ils ont replanté plusieurs variétés de criollo et développé le principe des fermes modèles. »

 

Une collaboration entre chocolatiers et chercheurs

Nico Regout collabore depuis longtemps avec les universités pour leur apporter différents cacaos, en particulier les criollo, notamment pour étudier leur teneur en polyphénols. Mais son domaine de prédilection, c’est le « bean-to- bar » sur lequel elle collabore notamment avec le prof. Sonia Collin de l’UCL : « Sonia Collin a mis au point une chaine de fabrication "bean-to-bar". Elle me demande des petites quantités de différents cacaos pour effectuer des recherches sur les torréfactions à différentes températures et étudier s’il y a plus ou moins d’antioxydants. Nous nous échangeons des informations : je lui fais découvrir les différents terroirs et lui apporte ma connaissance du terrain ; elle m’apporte des preuves scientifiques car je ne suis pas bioingénieur. »

Nico Regout nous explique encore qu’en Belgique, « la maison Marcolini est la première à avoir travaillé en dehors des couverturiers, à être allée chercher les fèves chez le producteur et à les avoir transformées. Nous étions allés à Pise voir Amadei, des chocolatiers italiens qui travaillaient à partir de la fève. Nous nous sommes ensuite équipés pour produire du "bean-to-bar". C’était un retour aux sources car il y a 100 ans tous les chocolatiers belges travaillaient également de la sorte. »

 

« Je fais partie des indignés du chocolat »

Elle estime qu’avec une bonne maitrise, on peut produire des quantités plus importantes en ayant un prix beaucoup plus élevé que le prix de la bourse et établir une rémunération juste en travaillant avec le moins d’intermédiaires possible. Elle se dit consciente de « déranger le monde industriel » et souhaite que « l’on sache qu’il y a trop de monopoles : il n’y a jamais eu dans le vin autant de monopoles que dans le chocolat. Certains chocolats sont vendus sans que l’on connaisse le pays d’origine. Une nouvelle norme est en préparation obligeant à indiquer le pays et la région d’origine mais pas la variété de chocolat. Mais il ne suffit pas d’avoir le terroir, il faut aussi mentionner la variété. » Et elle conclut en disant : « Je fais partie des indignés du chocolat car je suis pour le slow cacao. »

 

L’université et l’avenir du chocolat cubain

Lorsque l’on demande au prof. Bertin quel a été le plus grand succès du projet de recherche qu’il a mené à Baracoa, il répond sans hésiter que c’est la formation doctorale des étudiants cubains et la création des trois laboratoires de recherche à l’Université de Guatanamo – un laboratoire in vitro, un deuxième de biologie moléculaire et un troisième de microbiologie – alors qu’auparavant, il n’y en avait aucun.

« La formation universitaire de haut niveau est fondamentale pour le développement de la filière locale et l’Université de Guantanamo manquait d’expérience en coopération internationale et en recherche universitaire. Ces labos ont un impact favorable sur l’université et les doctorants sont rapidement devenus professeurs expérimentés sur place. Le fait qu’ils aient effectué de la recherche au niveau international est réellement un plus pour leur université. »

Une plus-value, et une garantie supplémentaire pour le développement et la consolidation d’une filière cacao locale et durable, tant d’un point de vue économique qu’environnemental : une filière… « slow cacao ».

 

1. Projet « Appui à l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente de Cuba : aspects agronomiques », 2008-2013, UCL - Université de Guantanamo / Université de La HavaneJosé Antonio MACHUCA / Estación Central de Investigaciones de Café y Cacao - ECICC, Cruce de los Baños.

 

Photos : © Ph. Bertin / Photo n°4 : Le Cercle du cacao

 

actu cacao 2016 portrait regout

Nico Regout est acheteuse de fèves pour des chocolatiers professionnels orientés « Bean-to-Bar » et des couverturiers. Elle est spécialisée dans la recherche dans la ceinture du cacao, de fèves de grande qualité, dont le terroir et la variété génétique sont parfaitement traçables.

 

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Les enquêtes « emploi du temps » au service de l’égalité hommes-femmes

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Pérou - Quatre étudiantes de l’UCL avaient un beau projet : mettre en pratique sur le terrain et dans un pays en développement ce qu’elles ont appris durant leurs études. L’ARES leur a octroyé une bourse qui leur a permis de se rendre dans les Andes péruviennes et d’y étudier la répartition du travail entre les hommes et les femmes dans des communautés rurales.

Passer de la théorie à la pratique

Séverine Detaye, Florence Dewez, Odile Hubermont et Regina Rush ont étudié la « répartition des soins » au sein des familles dans des communautés rurales d’Ocongate, dans une perspective de genre, en se demandant : « En quoi le genre est-il une approche nécessaire dans la dynamique du développement local ? ». Guidées par le prof. Isabel Yepez de l’Ecole des sciences politiques et sociales de l’UCL, elles ont repris et adapté la méthodologie participative d’analyse des soins basée sur des entretiens collectifs et individuels élaborée par OXFAM pour analyser la division du travail entre les hommes et les femmes de ces communautés andines. 
Cette méthodologie, inspirée des « enquêtes emploi du temps », leur a permis de récolter des chiffres sur le temps passé au travail domestique et au travail rémunéré par les hommes et par les femmes. Les chiffres obtenus sont transmis aux autorités locales et universitaires. Ils constituent aussi un outil de sensibilisation à l’importance du travail des femmes.

 

Des « enquêtes emploi du temps » à la question du genre

Qu’apporte la méthode « enquête emploi du temps » aux recherches sur le genre dans un contexte de développement ? Mathilde Van Drooghenbroeck, socioanthropologue, chercheuse et doctorante à l’UCL explique que « les enquêtes emploi du temps ont toujours une logique de base identique : on demande à un individu de décrire ses activités demi-heure par demi-heure sur sa journée et même durant la nuit pour examiner comment il alloue son temps entre ses différentes activités. Dans une perspective de genre, cela permet de voir comment un homme et une femme d’une société donnée distribuent leur temps entre travail rémunéré et non rémunéré sur une journée. La technique permet de rendre visible la division sexuelle du travail ».

 

Rendre visible la division sexuelle du travail

Par exemple, dans la société péruvienne où se sont rendues les quatre étudiantes, les femmes ont, par journée, une charge de travail globale plus grande que celle des hommes. Elles allouent aussi davantage de leur temps à des tâches non rémunérées qu’à des tâches rémunérées. Cet exemple montre, précise Mathilde Van Drooghenbroeck, que « le temps consacré aux tâches domestiques « vient en moins » de celui que l’on peut dédier aux tâches rémunérées. En d’autres mots, « la charge liée au travail domestique devient un obstacle pour l’accès des femmes au marché du travail, à une autonomie économique et, dans certains contextes nationaux, à la protection sociale puisque celle-ci va souvent de pair avec le travail rémunéré » précise la chercheuse.

 

Du travail domestique au monde du travail

Si l’on envisage le « care », c’est-à-dire le travail de soin ou « travail domestique » au-delà de l’exemple péruvien, poursuit-elle, « on constate que les femmes se consacrent plus fréquemment à ce travail, ce qui relève du construit social, c’est-à-dire de l’image que la société façonne à partir d’une donnée biologique ». Le plus souvent, ce sont elles qui réduisent leur temps de travail pour s’occuper de personnes dépendantes, c’est-à-dire de jeunes enfants, de proches âgés, malades ou avec un handicap, ce qui va notamment générer des problèmes de droits sociaux. Pour la chercheuse, « on peut aussi voir des traces de ce schéma dans le milieu du travail où les professions du « care », qui ne sont généralement pas les métiers les mieux rémunérés, sont principalement assumées par les femmes, et peut-être même au sein des organisations où la division du travail est un des facteurs qui expliquent le phénomène du plafond de verre ».

 

Rendre visibles des inégalités latentes

Au-delà de rendre visible la division du travail et la surcharge de travail domestique portée par les femmes, l’un des usages fait des résultats des enquêtes emploi du temps dans certains pays consiste à valoriser monétairement ce travail en l’intégrant à la comptabilité nationale via les comptes satellites. Le travail domestique n’entrant pas dans le calcul du PIB, il s’agit de le valoriser au moyen de calculs alternatifs. Les « enquêtes emploi du temps », en quantifiant de façon nette et significative l’allocation respective du temps par les hommes et les femmes, sont « pédagogiques » dans la mesure où elles rendent visible des inégalités latentes.

 

La recherche-action au service du développement

L’outil utilisé dans le cadre du projet des quatre étudiantes est différent. Il s’agit de collecter des données en se basant sur la participation collective des acteurs de la communauté locale tout en visant une sensibilisation de ces derniers. Mathilde Van Drooghenbroeck précise qu’il s’agit là d’un type de recherche particulier : la recherche-action. « Dans la méthodologie d’Oxfam, explique-t-elle, on travaille par groupes de membres d’une communauté, en plusieurs étapes, avec des bilans intermédiaires, afin d’analyser, de susciter la prise de conscience et la transformation du travail et des rôles respectifs des hommes et des femmes, en vue d’une valorisation ou d’une redistribution éventuelle. Ce sont là deux manières de travailler sur ces inégalités : rendre visible et valoriser d’une part ; redistribuer d’autre part. Dans le registre de la recherche-action, au-delà de la recherche, on vise le changement social ».

 

La transformation de la paternité

La thèse de doctorat que prépare Mathilde Van Drooghenbroeck cherche à comprendre comment la paternité se transforme dans le contexte andin contemporain en étudiant les systèmes de soin ou de « prise en charge » des jeunes enfants des villes andines. Cette recherche est menée en identifiant qui s’occupe des jeunes enfants, qui sont les acteurs qui assument ce travail de soin – la famille nucléaire, élargie, les crèches publiques et privées, l’emploi domestiques – et comment se situent les pères par rapport à ces acteurs du soin. « Mon travail est de sonder le lien entre « hommes » et « care », dans une perspective de genre et développement. Car en ce qui concerne les inégalités hommes-femmes, il faut voir le système dans son entièreté et étudier aussi la situation des hommes, notamment la question du soin. »

 

Les chaines globales du soin

Mathide Van Drooghenbroeck relève que cette problématique du soin est aussi une question globale qui connecte le Nord et le Sud : « Énormément de travailleuses migrent du Sud vers le Nord pour reprendre des tâches domestiques que des femmes du Nord ne peuvent plus assumer. Celles-ci solutionnent le problème domestique en le déléguant à des femmes du Sud. On appelle cela les « chaînes globales de soin ». Pauvreté et « care » précaire sont liés : « dans certaines situations familiales, certaines personnes n’auront pas le droit à un « care » digne, par exemple, certains enfants du Sud seront privés de leur mère par un départ vers le Nord. Le droit au « care » devrait faire partie des droits humains ». Cet important axe de recherche est étudié au Centre d’études du développement par les professeurs Laura Merla et Isabel Yépez.

 

Mettre les lunettes du genre

Mathilde Van Drooghenbroeck a travaillé précédemment pour la Coopération technique belge au Pérou comme responsable de la thématique « genre » dans un programme de développement économique local. L’ARES ayant aussi intégré cette approche « genre » dans ses activités de coopération académique, nous lui avons demandé son avis sur la question. Pour elle, deux stratégies existent : le gender mainstreaming et la mise sur pied de projets spécifiques qui travaillent à diminuer les inégalités entre les hommes et les femmes. La première consiste à « mettre les lunettes du genre dans tout ce qui est fait, explique la doctorante, mais on reproche à cette approche de « noyer le poisson» et de rester théorique. Pour elle, « les deux doivent coexister et il est important qu’une personne spécifique soit garante de la question au niveau de l’organisation ».

Dans les projets et programmes de coopération au développement, elle considère qu’il faut, aux différentes étapes, « se poser la question de la situation spécifique des uns et des autres, de leurs besoins et intérêts, car les hommes et les femmes ne connaissent pas les mêmes situations dans une société donnée ». Des mesures peuvent par exemple être prises de manière à assurer la participation des femmes aux formations techniques qui sont organisées. « C’est un des petits changements que nous avions promu dans le programme pour lequel j’ai travaillé. Dans l’élevage de vaches au Pérou, ce sont principalement les femmes qui font paitre et qui assurent la traye. Or, nous avions constaté qu’aux formations sur la traite hygiénique permettant d’avoir un label de qualité, seuls assistaient les hommes, parce que les invitations leurs étaient exclusivement adressées et les formations, fixées à des moments qui ne convenaient pas aux productrices au vu de leurs autres responsabilités, notamment domestiques. »

En réalisant un diagnostic de l’activité productive de cette filière étape par étape pour examiner qui, des hommes et des femmes, faisaient quoi, les équipes sur place ont ainsi pu mieux intégrer les femmes dans les activités promues, contribué à valoriser leur travail et à soutenir leur participation à la prise de décision au niveau des associations de producteurs. « C’est cela, concrètement, mettre les lunettes du genre dans un projet de coopération au développement » explique Mathilde : avoir cette préoccupation constante que l’unité de référence ne doit pas être celle de l’homme ».

 

Une exposition itinérante sur le thème des « Femmes rurales à Ocongate-Cusco, Pérou »

Les quatre étudiantes de l’UCL qui sont allées étudier sur le terrain avec le soutien de l’ARES en ont ramené une exposition itinérante. Elle tourne jusqu’au 10 juin dans des établissements du Pôle académique Louvain.


EN SAVOIR + : Femmes rurales à Ocongate-Cusco, Pérou

 

Mathilde Van Drooghenbroeck est socioanthropologue spécialisée dans les questions de genre. Elle est chercheuse au Centre d'études du développement et au Centre interdisciplinaire de recherche sur les familles et les sexualités de l’IACCHOS (Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines) de l’UCL. Elle réalise actuellement une thèse de doctorat en sciences sociales, appliquant une perspective de genre sur les transformations de la paternité dans les Andes urbaines.

 

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