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JOURNÉE DE LA COOPÉRATION à l'ULB
22.11.2017
Assurer aux étudiants en situation de handicap un accès aux études supérieures : une question d’équité
Jusqu’à l’adoption du décret relatif à l’enseignement supérieur inclusif, en décembre 2013, la Fédération Wallonie-Bruxelles ne disposait pas d’un cadre légal assurant aux étudiants dits « en situation de handicap » un accès équitable aux études supérieures. Avant le décret, c’était « la débrouille au quotidien », du « coup par coup », même si la bonne volonté y était…
Le cadre légal harmonisé met tous les étudiants sur un pied d’égalité
L’absence de cadre légal ne signifie pas qu’aucun établissement n’avait mis en place des dispositions permettant d’en prendre. Les mesures étaient laissées à l’initiative de chacun. Le décret a donc créé un cadre contraignant, harmonisé et applicable à toutes les institutions, tout en valorisant les initiatives existantes.
La FWB a ainsi appliqué les dispositions découlant des obligations et recommandations internationales (ONU, UE, etc.) auxquelles la Belgique a souscrit. Elles préconisent d’offrir une éducation inclusive apportant à ces étudiants une aide personnalisée, c’est-à-dire adaptée à leurs besoins individuels, tout au long de leurs études.
« Aujourd’hui, nous explique Loïc Sauvage, doctorant en Sciences politiques et sociales de l’ULg, le cadre est beaucoup plus structuré, plus coordonné, et on le sent dans la prise en charge : il y a moins de tâtonnements. Pourtant, il y a encore un grand effort à faire si l’on compare notre situation à celle d’autres pays, par exemple du Royaume-Uni, dont on pourrait s’inspirer ».
« Ce cadre modifie la perception que l’on a de la personne handicapée »
Nicole Bardaxoglou, présidente de la Commission de l’enseignement inclusif (CESI, installée au sein de l’ARES) confirme que « le cadre légal a le mérite de mettre tous les étudiants sur un pied d’égalité. Tous les établissements d’enseignement supérieur ont maintenant un cadre de référence un peu contraignant, mais, surtout, en dehors de la contrainte, ce cadre modifie la perception que l’on a de la personne handicapée et sensibilise à avoir une société inclusive de manière générale ».
L’enseignement inclusif, qu’est-ce que c’est ?
L’enseignement inclusif est un enseignement qui met en œuvre des dispositifs réduisant ou supprimant les barrières aux études rencontrées par des étudiants, ceci afin de leur permettre de trouver leur place dans la société. Ces barrières peuvent être matérielles, pédagogiques, culturelles, sociales et psychologiques.
Les dispositifs doivent être non seulement intégrés à la gestion administrative et logistique des établissements, mais également à leur projet pédagogique, de sorte que l’enseignement inclusif et la participation à une société non discriminante, participative et ouverte à tous en fassent pleinement partie.
Qui peut en bénéficier ?
Les bénéficiaires directs du nouveau cadre légal sont des étudiants présentant une « déficience avérée, un trouble spécifique d’apprentissage ou une maladie invalidante » qui les empêchent de participer pleinement à la vie académique. Il peut s’agir de personnes à mobilité réduite, d’étudiants qui éprouvent des troubles sensoriels (audition ou vue par exemple), des troubles psychiques (TOC) ou des troubles de l’apprentissage tels que la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie. Ce dernier groupe de personnes constitue d’ailleurs la majorité des bénéficiaires.
« Cette préoccupation n’est pas encore suffisamment présente à l’esprit »
Même s’il admet avoir suivi des études quasi identiques à celles des autres étudiants, Loïc Sauvage relativise la « participation pleine et entière à la vie académique » : « Même si les étudiants sont énormément aidés, on ne peut pas dire qu’ils sont autonomes au point de pouvoir participer à toutes les activités. Je prends l’exemple de ce cours qui, dix minutes avant de débuter, est déplacé dans un amphithéâtre avec des marches à franchir. On n’avait pas pensé à cette difficulté car cette préoccupation n’est pas encore suffisamment présente à l’esprit. D’où l’importance de la sensibilisation qui permet de prendre en compte nos difficultés pratico-pratiques de la vie de tous les jours ».
Concrètement, quels sont les aménagements ?
Les aménagements qualifiés de « raisonnables » dont bénéficient les étudiants sont d’ordre pédagogique, culturel, matériel ou social. Ils consistent en mesures concrètes neutralisant un environnement inadapté à la personne bénéficiaire, par exemple, un temps supplémentaire accordé aux étudiants dyslexiques, l’organisation de cours dans une salle située au rez-de-chaussée, la prise de note ou la relecture autorisée par un accompagnateur, la traduction en langue de signes ou en braille, ou encore l’utilisation d’un logiciel spécifique.
« Lorsque je suis arrivé à l’université, explique Mehdi Sauvage, bachelier ingénieur civil à l’ULg, les choses se sont mise en place très naturellement, sans que jamais je ne me sente mis à l’écart ou discriminé de quelque façon que ce soit. Ma situation a évolué positivement et j’ai toujours obtenu toutes les aides pratiques nécessaires. Néanmoins, il reste des améliorations à apporter et des difficultés qui peuvent être indépendantes de la bonne volonté des responsables, par exemple des difficultés liées aux bâtiments mêmes. Les informations sur ceux-ci doivent être glanées au fur et à mesure et sont d’ailleurs différentes selon les handicaps. »
Comment ces dispositions personnalisées sont-elles définies ?
Lorsqu’un étudiant introduit une demande d’aménagement « raisonnable » – car c’est à lui qu’il incombe de la formuler –, ses besoins spécifiques sont analysés par le service d’accueil et d’accompagnement de l’établissement.
Un plan d’accompagnement individualisé, élément essentiel du dispositif, est élaboré de façon concertée. Une convention est établie avec un étudiant accompagnateur, dans le respect d’une charte, convention qui peut être annexée à ce plan d’accompagnement, afin de définir les devoirs et les modalités de collaboration.
Le service d’accueil et d’accompagnement des établissements doit également mener des actions d’information et de sensibilisation à destination de l’ensemble de sa communauté afin de promouvoir une politique inclusive favorisant le respect et la solidarité.
« Ce qui est visé avant tout c’est l’autonomie de l’étudiant »
L’étudiant accompagnateur, qui doit suivre une formation spécifique ou valoriser une compétence utile en la matière, aide l’étudiant bénéficiaire et facilite sa participation à la vie académique. « Pour aider à la réussite, précise Nicole Bardaxoglou, l’étudiant accompagnateur doit avoir à la fois une proximité et une sensibilité au handicap, mais aussi la distance nécessaire pour ne pas "faire à la place de", sachant que ce qui est visé avant tout c’est l’autonomie de l’étudiant en situation de handicap qui doit aussi avoir son réseau d’amis pour favoriser une intégration sociale se mettant en place naturellement ».
La CESI : réfléchir à une vision sociétale plus holistique du handicap
Créée en juin 2015, la mission principale de la CESI – Commission de l’enseignement inclusif – est de coordonner la politique d’enseignement supérieur inclusif en FWB, de veiller à ce que les étudiants bénéficiaires reçoivent, dans tous les établissements d’enseignement supérieur, un traitement égal et harmonisé. Son secrétariat est assuré par l’ARES.
La CESI a également une mission d’information et de promotion de l’enseignement inclusif auprès de l’opinion publique, d’inventaire et de diffusion de bonnes pratiques et d’élaboration d’un outil statistique propre à l’enseignement supérieur inclusif.
Nicole Bardaxoglou, présidente de la CESI, souligne à quel point la sensibilisation au quotidien est importante : « Il est fondamental d’arriver à ce que la société en général favorise le vivre ensemble malgré la différence. Il est nécessaire de réfléchir de manière plus fondamentale au modèle de handicap que nous souhaitons voir se développer dans le futur en FWB, car nous sommes encore dans un modèle médical centré sur l’incapacité plutôt que sur une vision holistique du handicap. »
Liens utiles :
• Le décret relatif à l’enseignement supérieur inclusif du 30 janvier 2014 (publication au MB le 9 avril 2014)
• La page « enseignement inclusif » du site web de l’ARES
ARES · COOP / L'agroécologie en questions - Perspectives Croisées avec la coopération académique
14.11.2024
Stimuler l'innovation et le changement grâce à la coopération académique internationale, avec le Sud global
Alors que de plus en plus de pays se replient sur eux-mêmes, que le cynisme, la peur et les fausses informations se propagent, et que la solidarité internationale est mise à mal, les deux coupoles de l’enseignement supérieur en Belgique (ARES, VLIRUOS) et l'Institut de médecine tropicale (IMT) souhaitent montrer pourquoi la coopération académique internationale est plus nécessaire que jamais.
Au cours des prochaines semaines, nous allons partager des récits inspirants qui mettent en avant l'impact positif des partenariats académiques internationaux, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Ces récits montrent comment investir dans la formation des jeunes générations, dans la recherche et l'innovation, et dans la coopération internationale est source d'espoir. Comment, avec nos nombreux partenaires, nous contribuons à un monde meilleur, plus sûr et plus durable.
Représentant 60 établissements d’enseignement supérieur en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, l’ARES, le VLIRUOS et l’IMT estiment que cette coopération académique est plus que jamais un investissement nécessaire, car elle constitue :
- Un levier stratégique face aux grands défis mondiaux – instabilités politiques, inégalités, climat, santé, migrations.
- Une source de connaissances partagées, d’innovation, de stabilité et de solutions durables, ancrées dans les réalités locales.
- Un instrument de diplomatie renforçant la position internationale de la Belgique.
À partir de ce 10 juin, l’ARES, le VLIRUOS et l’IMT vont démontrer cette vision solidaire, durable et mutuellement bénéfique de la coopération académique, avec la campagne : « Stimuler l’innovation et le changement grâce à la coopération académique internationale »
« Durant quatre semaines, explique Tanguy Goethals, directeur de la coopération internationale à l’ARES, nos trois organisations vont expliquer pourquoi la formation, l’innovation, la co-construction des savoirs et les partenariats académiques internationaux sont des investissements stratégiques plutôt que des coûts et renforceront à l’avenir le rôle de la Belgique dans le monde. »
Pour Kristien Verbruggen, directrice du VLIRUOS, « l'enseignement supérieur, la recherche et les partenariats académiques internationaux favorisent des solutions innovantes et répondent aux grands défis du monde actuel. Cela favorise le développement durable à l'échelle locale et mondiale, garantissant un avenir meilleur pour tous. »
« Inspirés par la solidarité académique, poursuit Dr Özge Tunçalp, directrice de l’IMT, nos partenariats internationaux et nos programmes de bourses forment les leaders mondiaux de demain, font progresser la recherche sur les défis mondiaux et créent des communautés d'alumni dynamiques, favorisant ainsi l'impact mondial et la stabilité. Tout en positionnant la Belgique sur la carte du monde. »
Dès aujourd’hui et pour une durée de 4 semaines, cette campagne d’information sera déclinée en 4 volets stratégiques, tous illustrés d’exemples concrets signifiant l’importance de :
- 10 juin (IMT) - La formation, pour former la prochaine génération de dirigeant·es, de professionnel·les, de scientifiques et de citoyen·nes, qui seront appelé·es à relever les défis mondiaux et à promouvoir le développement durable dans leurs communautés et au-delà.
- 17 juin (ARES) - L’innovation, pour relever des défis concrets et créer de nouvelles connaissances ancrées dans le contexte local et pertinentes à l'échelle mondiale.
- 24 juin (VLIRUOS) - Des partenariats win-win, pour favoriser une croissance mutuelle, créer un impact durable dans les pays du Sud et renforcer l’économie de la connaissance et l’innovation en Belgique.
- 3 juillet (IMT, ARES et VLIRUOS ensemble) - La diplomatie académique, pour renforcer le rôle de la Belgique dans le monde et promouvoir nos valeurs communes que sont la démocratie, la liberté académique, les droits de l'homme, l'équité et la collaboration, contribuant ainsi à la paix et à la stabilité.
Cette campagne sera à suivre sur les sites web et réseaux sociaux des trois organisations :
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ARES - www.ares-ac.be – LinkedIn – Instagram – BlueSky
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VLIRUOS - www.vliruos.be – LinkedIn – Instagram – Facebook
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IMT - www.itg.be – LinkedIn – Instagram – BlueSky – Facebook
RDC : quand la science devient levier de paix et de développement
Dans l’Est de la République démocratique du Congo, des chercheuses et chercheurs congolais et belges unissent leurs expertises pour répondre à des enjeux stratégiques liés à l’exploitation des ressources naturelles. Une coopération académique qui produit des résultats concrets au service des populations et de la stabilité régionale.
La RDC concentre 80 % du coltan africain, principalement dans les provinces du Sud et du Nord Kivu. À cela s’ajoutent des ressources abondantes issues des forêts, de la terre et de l’eau. Pourtant, loin de profiter aux populations locales, cette richesse alimente depuis des décennies instabilité, conflits armés et inégalités sociales, affectant durablement l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Transformer les ressources naturelles en moteur de développement
Pour inverser cette dynamique, investir dans la recherche, la formation, la science et la gouvernance est essentiel. Avec le soutien de la DGD, l’ARES accompagne deux projets menés entre établissements d’enseignement supérieur belges et congolais, en lien étroit avec la société civile des deux pays. Objectif : faire des ressources naturelles un levier de progrès durable.

Le creuseur utilise un marteau pour concasser des minerais en vue d’éliminer la partie stérile (© Lambin – Mugumaoderha)

© Lambin – Mugumaoderha
Ces partenariats ont déjà permis de :
- améliorer la connaissance scientifique du coltan, doublant sa valeur marchande au profit des communautés locales et de l’État congolais ;
- renforcer l’autonomie économique des femmes et des jeunes ;
- protéger les droits des populations autochtones, lutter contre l’accaparement des ressources et les inégalités ;
- soutenir des dynamiques de transformation sociale et politique, en donnant voix aux populations les plus vulnérables.
Une coopération, des impacts tangibles et durables
À l’intersection des sphères académique, citoyenne et politique, ces partenariats génèrent des résultats concrets à plusieurs niveaux :
➤ Sur le plan académique :
- Formation de scientifiques congolais capables de valoriser leurs ressources avec une plus-value nationale.
- Émergence d’un pôle de recherche congolais reconnu à l’international.
- Renforcement de l’identité et de la fierté scientifique congolaise.
- Échanges éthiques et méthodologiques enrichissants pour le monde académique belge et européen.
- Nouvelles perspectives de recherche pour la Belgique, inspirées de l’innovation congolaise en contexte difficile.
- Mise en place de réseaux durables, vecteurs de dialogue et de compréhension en période de crise.
➤ Sur le plan économique :
- Développement d’une chaîne de valeur plus inclusive autour des minerais, avec un impact direct pour les communautés locales.
➤ Sur le plan de la gouvernance :
- Meilleure maîtrise congolaise des ressources naturelles.
- Renforcement du respect du Code minier, tant au niveau national qu’international.
➤ Sur le plan politique et diplomatique :
- Maintien de canaux de communication ouverts, propices à des initiatives de paix, de stabilité et de développement durable.
Un partenariat d’égal à égal pour innover ensemble
Le modèle de coopération promu par l’ARES, le VLIRUOS et l’IMT repose sur un principe fort : un partenariat stratégique équilibré entre les communautés académiques belge et congolaise. Ce sont la diversité des savoirs, des terrains et des perspectives qui font avancer la recherche et, avec elle, le monde entier.
De Goma à Bukavu, les projets de recherche menés, d’une part, par An Ansoms et Emery Mushagalusa Mudinga et, d’autre part, par Philippe Lambin et Marc Cubaka MUGUMAODERHA mobilisent les partenaires suivants :
- UCLouvain
- Institut supérieur de développement rural de Bukavu (ISDR-BUKAVU)
- UMONS
- Centre de Recherche et d'Expertise en Genre et Développement (CREGED)
- Centre de Recherche et d'Analyse des Conflits et de la Gouvernance
- ULiège
- Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (I.S.P./Bukavu)
- Université Catholique de Bukavu (UCB)
Regardez le témoignage de Mac Mugumaoderha (PSI - Bukavu)
Les recherches menées par les professeurs Lambin et Mugumaoderha permettent aujourd'hui d'analyser la teneur en métaux des minerais et de déterminer leur juste valeur marchande. Dans ce témoignage, Mac Mugumaoderha explique comment le secteur minier doit évoluer pour apaiser les tensions générées par tous les minerais stratégiques dans l'est de la République démocratique du Congo.
Interview de Mac Mugumaoderha
Regardez le témoignage de An Ansoms (UCLouvain)
An Ansoms partage sa vision des partenariats universitaires et de l'importance d'inclure dans la recherche des connaissances enracinées localement et des méthodologies innovantes développées dans des contextes de recherche difficiles. Elle se réjouit également de l'évolution d'un pôle de recherche en République démocratique du Congo qui attire l'attention de la communauté universitaire internationale.
Interview de An Ansoms